Ils luttent contre le gaspillage alimentaire
Qu’ils soient chefs cuisiniers dans un restaurant ou dans une cantine scolaire, patron d’un centre commercial ou tout simplement particulier chez eux, ils luttent contre le gaspillage alimentaire. Un travail de longue haleine valorisant.
Mortagne-au- Perche.
« Tu es arrivé au magasin, Guy ? » Aujourd’hui, pour Thierry Noyer, patron du Super U de Saint-Langis-lès-Mortagne, c’est jour de collecte.
25 000 euros pour la Banque alimentaire
Son interlocuteur, c’est Guy Petit, conseiller municipal à Mortagne-au-Perche et responsable de la Banque alimentaire du CIAS du Bassin de Mortagne. Depuis plus de dix ans, l’enseigne de la grande distribution travaille avec la structure caritative.
« Nous leur donnons les produits qui sont légèrement dépassés en date » , explique le gérant. Les fameuses DLC, date limite de consommation concernant les aliments sensibles, rapidement périssables ou DLUO, date limite d’utilisation optimale.
Par cette action, deux objectifs. La première, « on ne jette rien » . Quand on connaît tout le gaspillage alimentaire qui découle de la grande distribution, c’est important. La deuxième, « on fait une bonne action caritative pour le territoire » .
L’année dernière, près de 25 000 euros de produits alimentaires avaient été donnés à la Banque alimentaire, 18 000 euros pour les Restos du coeur. « Aujourd’hui, les associations sont bien équipées, notamment avec les camions iso- thermes ».
« Ca fait mal au coeur »
« Toutes les deux semaines, nous recevons près de deux cents kilos de nourriture : pâtes, riz, pizza, yaourt, jambon…, souligne Guy Petit. Cela peut nourrir nos 80 familles, soit 200 bénéficiaires » . Une ramasse synonyme de bouffée d’oxygène.
Guy Petit l’avoue, « si nous n’avions plus l’aide de Super U, nous serions bien embêtés. D’autant plus qu’il y a un réel besoin pour le territoire » . Quand il voit « les poubelles de certaines enseignes alimentaires, cela fait mal au coeur » . La Banque alimentaire travaille également avec Lidl, Coccinelle, Intermarché et Aldi.
Cette philosophie de « ne pas avoir envie de jeter » , Thierry Noyer la met en application lors des commandes. « Il est important qu’elles soient faites intelligemment et pas trop vite. Il faut prendre son temps afin de bien connaître et de maîtriser ses stocks » . Rôle d’éducation
Bien connaître ses produits, c’est aussi l’un des aspects des cours de cuisine mis en place. « Ils désacralisent la cuisine, incitent les gens à cuisiner des produits frais et à utiliser les restes pour ne pas jeter. Avec des petits bouts de ci et de ça, je peux en faire quelque chose » .
Selon le gérant, il faut aussi « réhabituer les gens à la saisonnalité des produits. En tant que centre commercial, nous avons un rôle d’éducation face aux non-initiés » .
La preuve, « le pain invendu le soir est réutilisé le lende- main en tant que nourriture pour animaux » .