Deux manifestations pour soutenir Faith Otasowie, menacée d’expulsion
Faith Otasowie est originaire du Nigéria. Elle est arrivée en France il y a une douzaine d’années. Elle vit aujourd’hui à Dol-deBretagne, où elle travaille dans une maison de retraite depuis 2019. Elle fait l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français. Une décision à laquelle s’opposent de nombreuses personnes, qui organisent deux manifestations, le 30 mai et le 12 juin à Dol.
Faith Otasowie est, depuis le 15 avril, sous la menace d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), qui doit prendre effet le 6 juin prochain.
C’est un drame pour cette jeune femme, originaire du Nigéria qui, depuis 2019, travaille à la Parentèle, une maison de retraite de Dol. « Je risque de perdre mon emploi et ne plus avoir de revenu si mon permis de séjour n’est pas renouvelé », fait-elle remarquer.
Un collectif d’une quinzaine de personnes conteste cette décision et va organiser deux manifestation de soutien à la jeune femme.
La première est prévue le jeudi 30 mai, à 16 h 30, à l’école publique de Dol, tandis que la seconde aura lieu le mercredi 12 juin, à 14 h, à la Parentèle. Une pétition de soutien a aussi été lancée en ligne (1).
« Parfaitement intégrée »
Faith Otasowie fait face à une situation qui la dépasse, causée par des démêlés avec la justice, en lien avec la prostitution, lors de son arrivée en France, voici une douzaine d’années.
« A l’époque, elle était plus victime que coupable », considèrent ses défenseurs dont fait partie Nathalie Uguen, évoquant « la vulnérabilité des migrantes face à la délinquance étrangère ». Cette histoire est ancienne pour Faith qui, pourtant, est rattrapée par son passé, alors qu’elle vit paisiblement à Dol avec son fils de 7 ans.
Tous deux sont soutenus par Camadol, une association venant en aide aux exilés de toutes origines. « Nous avons lancé une action en justice pour que la situation de Faith soit enfin régularisée », indique Nathalie Uguen, « soeur de coeur » de cette Doloise d’adoption.
« Elle est parfaitement intégrée, donnant en plus toute satisfaction à ses employeurs de la Parentèle », établissement géré par le centre communal d’action social de la ville.
Le maire Denis Rapinel a néanmoins refusé de signer la pétition en ligne, qui a été initiée par Camadol en faveur de sa protégée. « La situation de cette dame a maintes fois été portée à ma connaissance depuis plusieurs années, mais malheureusement son passé judiciaire m’oblige, en tant que représentant local des services de l’Etat, à respecter un devoir de réserve et ne permet donc pas de m’engager publiquement dans le soutien de ce dossier », explique Denis Rapinel.
Il précise que les maires et leurs adjoints exercent la fonction d’officier de police judiciaire sur le territoire de leur commune.
Malgré tout, compte tenu de la forte mobilisation en sa faveur, la situation n’est pas perdue pour Faith, désireuse avant tout de rester à Dol, d’autant plus que son fils, né en France, n’a jamais vécu au Nigéria.
(1) Lundi dernier, cette pétition avait recueillie près de 7000 signatures.
■ Lien pour la signature de la pétition : change.org
« Son passé judiciaire m’oblige à un devoir de réserve »