Le Pays Malouin

Le paddle, ça se tente en Rance

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Le stand-up paddle s’est démocratis­é en quelques années. Pourvu d’avoir (un peu) d’équilibre, n’importe qui peut s’y essayer. Surtout en Rance. La preuve, on l’a testé pour vous à la cale de Plouër.

Ce n’est pas que les sports nautiques et moi soyons totalement incompatib­les, mais j’ai une expérience assez limitée en la matière : une vague initiation au catamaran (ou était-ce à la planche à voile ?), deux ou trois sessions de surf (devenues des séances de body-board, pour être tout à fait honnête), quelques sorties encadrées en kayak de mer et enfin, une initiation au ski nautique pour le moins mitigée (à vrai dire je ne me souviens surtout de la douleur dans les épaules, le lendemain).

Tout ça pour dire que je n’arrive pas en terrain conquis à la cale de Plouër, ce samedi matin, pour tester le stand-up paddle avec « Chill in Rance ». Et j’avoue que débuter sur la Rance plutôt qu’en mer n’est pas pour me déplaire. « C’est souvent plus plat, plus calme. La mise à l’eau est plus simple. C’est un contexte rassurant », confirme Flore Bergerault, qui m’accueille dans sa « cabane » à une trentaine de mètres de la cale.

Pas de vagues

La procédure est assez rapide. Signature du contrat, adhésion à l’associatio­n, quelques conseils et explicatio­ns plus tard, me voici à la cale avec cette grande planche très rigide, très large, à laquelle je suis reliée par un « leash » au pied. J’ai aussi un gilet de sauvetage, au cas où. La pagaie, adaptable, a une sorte de poignée au bout (très confortabl­e pour ramer). Il y a un peu de courant, mais pas de vague. Si bien que passer en position debout sur la planche ne me pose pas trop de problèmes. Les premières minutes, je me sens comme un candidat de Koh Lanta sur la fameuse épreuve des poteaux : jamais loin de perdre l’équilibre…

Mes amis, eux, ont loué un kayak double. Autant dire qu’ils n’ont qu’à se préoccuper de se diriger. Et se diriger sur un stand up paddle ? Bah, justement, c’est comme au kayak, à la différence près que je ne cesse de changer la rame de bras selon les besoins. Et que je vais nettement moins vite. Et qu’il faut garder l’équilibre… Je suis un peu crispée, du coup.

A vrai dire, la seule crainte, en Rance, ce seraient des bateaux à moteur lancés pleine balle, qui provoquera­ient des remous susceptibl­es de faire perdre l’équilibre à toute personne normalemen­t constituée debout sur une planche… Or, pas tellement de frayeurs ce matin-là. Le plan d’eau est calme, très calme. On aurait pu facilement traverser le fleuve jusqu’à la cale de Mordreuc et faire un coucou au phoque. On s’est arrêté au pied de la pointe du Chêne Vert. Je n’avais jamais vu la tour du château de Péhou d’aussi près.

Je croise un autre pratiquant qui n’a pas l’air tellement plus à l’aise que moi. Mais peu à peu la confiance s’établit. Je n’irai pas jusqu’à dire que « la planche et moi ne faisons plus qu’un », mais on s’est apprivoisé­es en moins d’une heure. Le retour à la cale se fait sans encombres. De là à tenter l’expérience en mer ? Peut-être pas. La Rance m’a semblé tellement confortabl­e, ce jour-là !

Bernadette RAMEL

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