Les errements d’une comptable
Flouée par un artisan, cette mère de famille a volé plus de 50 000 euros à ses employeurs et piqué dans la caisse d’une association de parents d’élèves pour finir de payer la construction de sa maison.
La prévenue, 35 ans, n’a jamais été condamnée par la justice. Mariée, mère de famille, comptable pour deux sociétés de travaux publics de La Gouesnière, elle menait une vie visiblement très tranquille, jusqu’au jour où la construction de sa maison a pris une mauvaise tournure.
« Elle avait payé intégralement un artisan qui n’est jamais venu faire le travail. Il a liquidé son entreprise, laissant ma cliente avec sa maison inachevée sur les bras », explique son avocate Me Verdier.
Ce coup dur serait le point de départ d’une mauvaise spirale dans laquelle s’est laissée aspirer la prévenue. « Elle n’a pas voulu baisser les bras, poursuit son avocate. Elle a voulu trouver une solution. Malheureusement, elle a choisi la mauvaise ».
« Vous aviez carte blanche, pas carte bleue »
Celle de détourner les fonds de deux sociétés de travaux publics, basées à La Gouesnière, dont elle était la comptable attitrée. « Ils vous faisaient confiance, vous aviez carte blanche. Et non pas carte bleue », souligne le juge Guillaume Baihache.
Sous couvert de fausses factures, la prévenue a ainsi encaissé sur son propre compte, ou celui de ses enfants, divers chèques de 478 à 10 800 euros. Au total, on l’accuse d’avoir détourné à son profit plus de 50 000 euros, en moins d’un an. « C’est énorme. L’une des deux sociétés démarrait, elle s’est retrouvée à la limite du dépôt de bilan à cause de ces malversations », dénonce Me Helouvry, l’avocate des deux entrepreneurs.
La prévenue est également poursuivie pour avoir ponctionné quelques milliers d’euros sur le compte de l’Association des Parents d’élèves de l’école SaintJoseph à Plouasne, dont elle était la trésorière.
« Elle avait le sentiment de perdre pied, d’avoir la corde au cou. Elle a choisi la facilité pour s’en sortir », lui reproche, sans l’enfoncer, la procureure Emilie Goyet.
La prévenue a été condamnée à 4 mois de prison avec sursis. Le montant total des dommages et intérêts sera rendu lors de l’audience du 8 juin.
Sa. S