Sa fille de 18 ans était décédée dans l’accident
Il était 5 h du matin ce dimanche 7 février 2016. Une femme rentrait d’une fête d’anniversaire. À côté d’elle, son mari. À l’arrière, leur fils de 8 ans, ainsi que leur fille de 18 ans et son petit ami.
Sur le trajet de 4 km, à Sougéal au lieu-dit Le Val, alors qu’elle empruntait une étroite route communale, bordée par une herbe grasse et boueuse, la mère de famille a perdu le contrôle de son véhicule. Le bilan est lourd : la fille de la conductrice décède dans l’accident.
Alors qu’elle comparaît devant le tribunal de SaintMalo le 1er décembre pour répondre d’un homicide involontaire, la mère de la victime regrette d’avoir pris le volant. Malgré un parcours de conductrice irréprochable jusque-là, il aura suffi de quelques verres associés à la fatigue d’un lever très matinal et d’un travail fatiguant pour que la fin de soirée vire au cauchemar.
« J’aurais préféré qu’elle reste en vie et pas moi » , pleure la prévenue. « Son permis va être annulé, c’est automatique à cause de l’homicide et on le sait » dit son avocat au tribunal. La question est de savoir dans quel délai la mère de famille va pouvoir repasser les épreuves du permis de conduire. Le procureur demandait 8 mois : un délai estimé trop long pour son avocat qui rappelle que de toute manière, il faut considérer le délai naturel d’attente dans les auto-écoles. Finalement le tribunal le rabaisse à 4 mois : d’ici le mois d’avril, la mère de famille pourra repasser son permis de conduire, bien qu’elle n’ose plus conduire autrement que sur des petits trajets. « C’est une maman effondrée, qui ne tient presque plus debout, et qui n’a pas donné la vie pour la reprendre. »
Dans une émotion palpable, la mère a reçu sa condamnation : 8 mois de prison avec sursis. « Face à la peine de madame, c’est une sanction qui peut paraître anecdotique et dérisoire » estimait le procureur de la République quelques instants plus tôt.
« J’aurais préféré qu’elle reste en vie et pas moi »