Jacques Briochin s’agrandit, et rachète Britanie
Arrivée à Saint-Malo il y a un an, l’entreprise Jacques Briochin, spécialisée dans les produits d’entretien, s’attaque au marché de la cosmétique.
Si vous êtes un bricoleur avéré, vous n’avez pas pu passer à côté : les produits d’entretien « Jacques Briochin » et « Harris » ont certainement déjà trôné dans vos placards. Et pour cause : ils sont la 9ème marque de produits d’entretien français, sont distribués dans 6 000 points de vente en France et s’exportent particulièrement en Asie mais aussi au Canada ou bien encore… en Serbie ! « Au fin fond de la Corée, j’ai vu une dame acheter les produits Briochin ! C’est une reconnaissance du savoir-faire français » se targue Philippe Allio, son Pdg.
Cette « petite » PME, longtemps basée à Saint-Brieuc, a migré à Saint-Malo il y a un an pour y trouver des locaux plus grands et pouvoir recruter plus facilement : « Les cadres de Rennes viennent plus facilement travailler à Saint-Malo qu’à Saint-Brieuc » , explique le PDG. L’atelier quant à lui, qui emploie trente salariés, est resté à Saint-Brieuc.
Un savon historique
Évidemment, « Jacques Briochin » a son « must » : un savon « spécial bricoleurs » . Le produit phare, qui a fait le développement de l’entreprise. Car jusqu’en 1990, la marque s’adressait surtout aux professionnels. Depuis, le savon historique a été réadapté au mode de consommation de la ménagère moderne et aux normes en vigueur. Le cambouis ou la peinture n’y résistent pas. Son secret ? La sciure de bois, intégrée à une formule. Le mélange obtenu est paraît-il d’une efficacité redoutable.
Fusion avec Britanie
Briochin s’étend aussi dorénavant aux cosmétiques. Philippe Allio a racheté cet été « Britanie » , marque dinardaise de cosmétiques bio et bretonne. « C’est une belle marque, qui a du sens. » Lancée il y a quatre ans, les cosmétiques de Dinard avaient besoin d’un coup de pouce. « L’objectif est de faire des synergies entre les deux gammes : Briochin va apporter certains produits et son savoir-faire à Britanie. » La créatrice, Stéphanie Seznec, a été embauchée au passage ; la jeune bretonne, chimiste dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique, va pouvoir apporter son expertise. « On ira plus vite », espère Philippe Allio.
Avec son slogan « Le bon sens est plus fort que le marketing » , le Pdg prône la pédagogie et espère réactualiser le concept de la droguerie française. Une application mobile a vu le jour, pour que chacun sache comment et avec quels produits se débarrasser des tâches coriaces : Renaud Raoul, marchand cirier et créateur de Briochin en 1919 n’avait sans doute pas pensé à ça…