Cartes bancaires frauduleuses : un homme jugé pour complicité
Chargé de prendre possession des achats réglés avec des cartes bancaires frauduleuses, le mis en cause vivant en région parisienne a été jugé près de 2 ans après les faits.
Dans la première décade du mois de juillet 2022, des commerçants de Deauville ont été victimes d’un individu leur ayant réglé des achats par téléphone avec des cartes bancaires d’origine frauduleuse. S’il n’a pas pu être identifié, il n’en est pas de même pour un homme de 29 ans chargé de prendre possession des articles commandés.
Interpellé le 8 juillet 2022 devant un magasin pendant qu’il chargeait une vingtaine de bouteilles de champagne et des sacs à main dans le coffre d’une voiture, il dit avoir été rémunéré pour les livrer à quelqu’un rencontré quelques jours auparavant.
Entre le 5 et le 8 juillet 2022, le mis en cause de 29 ans vivant en région parisienne s’est présenté dans des boutiques de Deauville pour prendre possession des articles réglés au préalable avec des cartes bancaires qui s’avèreront être d’origine frauduleuse. Il s’agissait essentiellement de vins et de spiritueux que l’homme qui disait travailler dans l’événementiel commandait en grandes quantités.
Contre « un billet »
Sans emploi au moment des faits, le prévenu dit avoir été approché par quelqu’un dont il ne connaît que le patronyme — un nom très courant — pour se rendre pendant quelques jours sur la côte contre « un billet ». Ce monsieur lui avait demandé d’aller chercher les commandes et les lui livrer à une adresse communiquée en temps utile. Une proposition « un peu bizarre », selon lui, qu’il avait acceptée malgré tout.
Le mis en cause affirme ne pas avoir eu conscience de participer à une escroquerie. « Il ne vous est pas venu à l’idée que c’était illégal ? » Si elle conçoit que l’homme n’est que le maillon d’une chaîne, la procureure se dit convaincue de l’existence d’un lien entre lui et l’instigateur. En effet, dans un message « surprenant » que ce dernier lui a adressé le 8 juillet, il est question d’un plan B en raison de marchandise visible depuis l’extérieur de la voiture. « Vous aviez peur que la police ou les douanes vous posent des problèmes? Il n’y avait aucune raison puisque vous aviez les factures », s’étonne Delphine Mienniel.
Revenant sur une éventuelle alternative visant à dissimuler de la marchandise, l’avocat de la défense souligne qu’il y en avait dans le coffre, sur les sièges et que la voiture en était « pleine » lorsqu’il a été interpellé par les policiers.
L’intentionnalité de la complicité de son client à une escroquerie « incontestable » n’ayant pas été démontrée, Me Marceau Perdereau, du barreau de Paris, plaide la relaxe. L’homme a été relaxé en raison de l’absence d’éléments probants de sa culpabilité.