Le Pays d'Auge (Édition Sud)

En reportage pour Les Femmes s’exposent, la photojourn­aliste Isabelle Serro exfiltrée du Panama

La photojourn­aliste Isabelle Serro, en reportage au Panama pour le festival de Houlgate Les femmes s’exposent, a été prise dans un guetapens, séquestrée puis exfiltrée.

- • Nicolas MOUCHEL

Présente à l’édition 2023 du festival Les Femmes s’exposent à Houlgate, la photojourn­aliste Isabelle Serro vient d’être libérée après plusieurs heures de captivité au Panama. C’est le festival houlgatais qui l’a annoncé dans un communiqué de presse, vendredi dernier.

Isabelle Serro était en reportage depuis le 21 mars 2024 sur l’île de Gardi Sugdub, pour « réaliser un sujet documenté sur la relocalisa­tion des communauté­s autochtone­s, premiers habitants des Amériques, victimes des conséquenc­es du réchauffem­ent climatique », indique le communiqué de presse. Un projet soutenu par le festival Les Femmes s’exposent, le ministère de la Culture et la DRAC Normandie, qui « vise à documenter les enjeux de cette migration contrainte, causée par l’accélérati­on de la montée des eaux ».

Rompue aux terrains difficiles

La photojourn­aliste se dit « préparée et rompue aux terrains difficiles. J’ai abordé ce reportage avec éthique et respect », indique-t-elle. Mais le vendredi 29 mars 2024, l’équipe de reportage a été « violemment séquestrée sur une des îles de l’archipel des San Blas, au Panama, en territoire Kuna ».

Malgré « une préparatio­n minutieuse » et «une expérience journalist­ique de plus de 15 ans en zone de crise et une approche respectueu­se des communauté­s locales, j’ai été confrontée avec mon assistant à un guet-apens sur une des îles de l’archipel des San Blas. Nous avons été menacés de manière extrêmemen­t violente puis séquestrés par un groupe d’une vingtaine de personnes ».

Une zone à risques

Sans eau ni nourriture, Isabelle Serro et son assistant ont été soumis à une demande de rançon. Privés également de leur embarcatio­n et de leur matériel, ils ont néanmoins pu alerter les secours, et notamment Béatrice Tupin, directrice du festival Les Femmes s’exposent (lire témoignage ci-dessous). « C’est grâce à l’interventi­on rapide de l’associatio­n Les femmes s’exposent, du ministère de la Culture, du Quai d’Orsay, de l’ambassade de France au Panama puis des autorités panaméenne­s, que l’équipe a finalement pu être exfiltrée de la zone ».

Cet épisode apparaît comme une mise en garde pour la photojourn­aliste :

❝ Cette séquestrat­ion, dans un territoire autonome et indépendan­t des autorités panaméenne­s, met en lumière les dangers auxquels peuvent être confrontés les journalist­es, actuelleme­nt, dans cette région. ISABELLE SERRO

Le reportage réalisé sur place, malgré les obstacles rencontrés, sera bien présenté lors du festival Les Femmes s’exposent, du 7 juin au 1er septembre 2024, à Houlgate.

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