Démarcheur en fibre, il volait chez les clients

Un homme de 39 ans a comparu devant le tribunal de Caen, jeudi. Il lui était reproché 21 vols ainsi que deux conduites malgré l’annulation de son permis et une violation de domicile. Les faits se sont produits de mi-juin à mi-septembre 2023 dans les communes de Caen, Mezidon Vallée d’Auge, Bénerville-surmer, Blonville-sur-mer, mais aussi Pontorson et Cherbourg-enCotentin (Manche). Afin d’être jugé, il a été extrait de la maison d’arrêt de Caen où il est détenu pour d’autres vols.

Téléphone, argent, drone, voiture...

À l’époque, Yanis* travaille dans une société de démarchage à domicile pour l’installation de la fibre optique. Il va lui venir à l’idée d’effectuer « de très personnelles heures supplémentaires ». Quand les gens lui ouvrent leur porte, Yanis trouve toujours une raison pour leur faire quitter la pièce : il a besoin de voir la box, de lire le contrat de l’opérateur, il peut tout simplement demander un verre d’eau… Une fois seul, il s’empare de ce qu’il trouve : portefeuilles avec papiers divers, cartes bancaires, téléphones portables, iPhones, vêtements, sacs à main, un pendentif, de l’argent liquide… Quand il trouve des clés de voiture, il part avec le véhicule même s’il n’a plus de permis.

À chaque fois qu’il en a l’opportunité, il vole. Ce peut aussi être une sacoche dans un bar. La nuit, il peut pénétrer dans une maison qui n’est pas fermée à clé et se servir : téléphones, lunettes, couteaux… Même un drone. Chez une personne, il prend même une douche avant que celle-ci ne se réveille et le découvre nu au pied de son lit… Il utilise les cartes bancaires pour acheter des cigarettes et des jeux à gratter, grâce à des paiements sans contact. Les vidéosurveillances et le recoupement des enquêtes finissent par le confondre.

À l’exception de quelques objets, Yanis ne conteste pas les faits, même s’il ne se souvient pas de tout, car « c’était une époque difficile de dépendance à la cocaïne », expliquet-il. Condamné à huit reprises pour des vols, des violences, des dégradations, ou encore de la conduite sous stupéfiants, il a également purgé une peine de quatre ans de prison pour viol. En garde à vue, l’expert psychiatre avait relevé une altération possible du discernement due à sa prise de stupéfiants, ce que balaie la procureure.

Le tribunal relève la récidive et condamne Yanis à une peine de quatre ans de prison, dont un an avec sursis et un an de confusion avec la peine actuelle. Soit deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Lors d’une période probatoire de 24 mois, il aura l’obligation de suivre des soins et de repasser son permis de conduire. Enfin, il a interdiction de détenir une arme durant cinq ans. Il devra aussi indemniser les parties civiles à hauteur de 11 575 euros pour leur préjudice matériel, 5 700 euros pour leur préjudice moral et 900 euros pour les frais d’avocats.

*Prénom d’emprunt.