Et s’ils relisaient « Coningsby » ?
La dureté de la vie politique nous est démontrée pratiquement chaque jour et cela aussi bien au niveau national que local. Tous ceux qui suivent l’actualité, même d’assez loin, l’ont constaté et peuvent donc en témoigner. On serait tentés de considérer cela comme normal, après tout, si le côté sans pitié de la politique ne s’accompagnait pas d’une impression ou, au moins, d’un sentiment de médiocrité. Et, malgré le renouveau récent opéré parmi le personnel politique, ce sentiment ne change guère… Bref, ce ne serait décidément pas une mauvaise idée que nos politiciens, anciens comme tout nouveaux, s’inspirent des grands anciens qui ont réussi, eux, même s’ils n’étaient pas non plus des tendres. Ainsi, Benjamin Disraeli, Premier ministre britannique en 1868 étaitil aussi un écrivain très agréable (voir son Tancrède ou la Nouvelle
Croisade), ce qui nous permet aujourd’hui de mieux le connaître. Eh bien donc, politiquement, il est sans doute resté dans l’histoire comme étant l’homme qui a su maîtriser le libéralisme qui s’emparait alors du siècle. Et ce n’est pas le fait du hasard. Benjamain Disraeli était un vrai penseur. N’a-t-il pas dit, dans un de ses discours
« combien il est plus aisé de critiquer que d’avoir raison » et,
à la Chambre des Communes « une législation permissive est la caractéristique d’un peuple libre » ? Dans Coningsby ou la nouvelle génération, il affirmait aussi, et ce n’est pas le moins important : « Nul gouvernement ne peut être longtemps solide sans une redoutable opposition ». Et il a dit aussi : « Des moyens accrus et des loisirs accrus sont les deux agents de la civilisation de l’homme ». Autant d’idées qui semblent faites pour notre époque… Rappelons donc qu’il était le chef du parti conservateur britannique, celuilà même qui fit de la Grande-Bretagne de l’époque la première puissance du monde. Être premier, n’est-ce pas une ambition bien actuelle ?