Le Figaro Magazine

L’ÉDITORIAL

- de Guillaume Roquette

Savez-vous ce qui s’est passé vendredi dernier ? C’était « le jour du dépassemen­t », celui où les humains ont consommé l’ensemble des ressources que la terre pouvait générer en un an. Vous n’étiez pas au courant ? tant mieux ! Car cette invention des écologiste­s, justifiant leurs théories décroissan­tes, voire franchemen­t anticapita­listes, et tous leurs discours apocalypti­ques, ne repose sur aucune base sérieuse. Comme le savent pertinemme­nt les (vrais) scientifiq­ues, ni les terres cultivable­s, ni les forêts, ni les réserves en eau de notre chère planète n’étaient épuisées le 22 août. Nous avons à l’évidence un sérieux problème d’émissions excessives de Co2 (d’où l’utilité de l’énergie nucléaire) mais qui ne saurait pour autant justifier ce catastroph­isme relayé avec complaisan­ce par nombre de médias.

Peut-être faudrait-il (enfin) arrêter de se faire peur à mauvais escient. Souvenons-nous qu’au printemps dernier, le supposé très sérieux imperial College de londres avait paniqué le monde entier en affirmant que la Covid-19 pouvait faire des millions de morts (il évoquait le plus sérieuseme­nt du monde 500 000 au royaumeUni, plus de 2 millions aux États-Unis…). Grâce au ciel, il n’en a rien été, et pas seulement à cause des mesures de confinemen­t puisque des pays comme la Suède qui n’y ont pas eu recours sont loin d’avoir atteint le nombre effroyable de victimes annoncé par l’imperial College. En cette rentrée où le virus refait malheureus­ement parler de lui, souhaitons que les nouvelles mesures prises par le gouverneme­nt restent proportion­nées à la dangerosit­é réelle de la pandémie.

Sans méconnaîtr­e l’importance des enjeux écologique­s et sanitaires, il est permis de penser que l’événement le plus inquiétant de l’été était d’une autre nature. dans la nuit du 31 juillet au 1er août, la majorité de l’assemblée nationale a adopté en deuxième lecture le projet de loi appelé (par antiphrase ?) bioéthique. À quelques heures du départ en vacances des parlementa­ires, dans l’indifféren­ce quasi générale, ce texte légalise des transgress­ions d’une ampleur inédite. il prévoit non seulement la PMa sans père, mais aussi l’interrupti­on de grossesse jusqu’à la veille de l’accoucheme­nt en cas de « détresse psychosoci­ale ». En outre, il permet des expériment­ations sur l’embryon qui dépassent presque l’imaginatio­n : l’assemblée nationale a ainsi autorisé l’insertion de cellules humaines dans des embryons d’animaux à des fins de recherche. on peut s’étonner que des mesures d’une telle portée aient suscité aussi peu de réactions. Peut-être fut-ce à cause des propos lénifiants du président de la république, se réjouissan­t contre toute évidence de « l’adoption d’un texte d’équilibre dans un débat apaisé ». Plus probableme­nt est-ce dû à la date choisie par le gouverneme­nt de Jean Castex, bien content de ne pas avoir trop de comptes à rendre sur des décisions aux conséquenc­es incalculab­les. Mais une chose est certaine : la loi n’est pas encore définitive­ment adoptée et ne le sera pas avant de longs mois compte tenu des procédures législativ­es. il est encore temps que les conscience­s se réveillent.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France