LA BELLE ET LE DAMNÉ
★★★ L’AUTRE CÔTÉ DU PARADIS, de Sally Koslow, JC Lattès, 432 p., 21,50 €. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Elisabeth Peellaert.
On comprend que Sally Koslow soit tombée sous le charme de son héroïne, personnalité aujourd’hui oubliée mais pourtant célèbre en cette fin des années 1930 à Hollywood. Chroniqueuse mondaine, Sheilah Graham (photo) connaît des secrets bien gardés et bataille pour découvrir ceux qu’elle ignore encore. Une jeune femme ravissante, ambitieuse mais généreuse, en un mot irrésistible. F. Scott Fitzgerald, devenu scénariste pour le cinéma, ne résiste pas et c’est le coup de foudre. Comme tout le monde, il croit connaître Sheilah Graham. Mais comment peut-il deviner que, sous son éclatant sourire et sa chevelure platine, se cache une petite Anglaise que sa mère avait placée en orphelinat ? Comment soupçonner que celle qui s’appelait encore Lily Shiel cache méticuleusement ses origines juives, qui pourraient, même à Hollywood, la discréditer ? Cette séductrice connaît bien des hommes mais n’en aimera qu’un seul : Fitzgerald. Séparé de Zelda, le romancier, alcoolique et pétri de culpabilité, découvre jusqu’où la patience d’une femme amoureuse peut mener. Sally Koslow a préféré le roman à la biographie pour raconter l’histoire d’une fulgurante réussite et d’une passion dévorante. Elle imagine d’impeccables dialogues entre ces deux tempéraments qui s’aiment autant qu’ils se défient. L’épatante Sheilah Graham, la seule à avoir compris l’écrivain, à l’avoir protégé malgré lui, méritait bien cet hommage.