MAO, LE SOMBRE HÉROS DE BADIOU
Aujourd’hui en France, aucun journal ne publierait un entretien avec un intellectuel ayant salué l’instauration du IIIe Reich au point de devenir lui-même nazi et continuant à assumer son « engagement de jeunesse ». Le ferait-il que la loi l’en empêcherait.
En revanche, donner la parole, comme le fait l’hebdomadaire
Les Inrockuptibles, à un philosophe (Alain Badiou) qui se dit toujours maoïste, qui nie l’ampleur de la terreur engendrée par la Révolution culturelle en assénant un chiffre fantaisiste de 700 000 morts
(« ce n’est pas rien mais il n’y a vraiment pas de quoi crier au génocide »), qui salue l’oeuvre du père du totalitarisme (Lénine), qui traite par le mépris ou l’insulte tout anticommuniste
(« amalgames, chiffres truqués et visions apocalyptiques de type Grand-Guignol sont depuis toujours les instruments des contre-révolutionnaires »), qui s’affirme hostile à « l’idéologie terrorisée des droits de l’homme » (sic), on en passe et des pires, cela est possible. La fameuse « exception française », sûrement… Pas si fiers d’eux que cela, Les Inrocks prient hypocritement le lecteur
« de bien comprendre que le libre échange des idées exige de se doter des “armes
de la critique” ». Ben voyons. Au fait, cette dernière expression est de Karl Marx. Evidemment.