ALZHEIMER : LE DÉREMBOURSEMENT QUI CHOQUE
Quatre médicaments contre le développement de la maladie d’Alzheimer seront déremboursés au 1er août. Médecins, familles et fondations s’opposent sur le sujet.
Apartir du 1er août, quatre traitements destinés à retarder les effets de la maladie d’Alzheimer ne seront plus remboursés par l’assurance-maladie. Une décision de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui est loin de faire l’unanimité. Ces médicaments ont été évalués deux fois par la Haute Autorité de Santé (HAS), qui les a jugés plus nocifs que bénéfiques, justifie la ministre. Les familles, certaines fondations et des médecins qui suivent des malades depuis longtemps sont vent debout contre cette décision. Ils reprochent aux experts de l’HAS leur méconnaissance voire leur arbitraire sur le sujet. Parmi leurs adversaires reconnus, le professeur Olivier Saint-Jean, patron du service de gériatrie de l’hôpital Georges-Pompidou, pour qui la maladie d’Alzheimer a « été construite » afin d’expliquer un déclin cognitif, partie intégrante de notre normalité. Une pure négation du réel selon les familles de malades.
Au-delà de ces oppositions fermes, les faits restent incontestables : malgré les milliards dépensés pour trouver le médicament miracle, les autorités publiques et les groupes pharmaceutiques ont accouché d’une piètre pharmacopée.
Selon le Dr Dale Bredesen, neurologue américain réputé et auteur de La Fin d’Alzheimer, on s’est trompé en pensant traiter une maladie, alors qu’il y en a plusieurs avec de multiples facteurs. C’est aussi ce que défendent des experts pour qui les traitements non médicamenteux se révèlent des solutions efficaces. La Fondation Médéric Alzheimer, après dix-huit mois d’études, va publier un livre blanc en ce sens à la rentrée. La querelle est loin d’être close.