Des publicités facturées à prix d’or aux grandes entreprises par leurs organes de presse
« plus de pouvoir mais continuent néanmoins à siéger, avec des défraiements à la clé ».
Jean-Claude Volot cite une autre « forme de financement extrêmement perverse » : « Des publicités qui passent dans les journaux de la CGT et de la CFDT, payées par des organismes de formation voire de grandes entreprises à un prix bien supérieur à leur impact. C’est une forme de subvention déguisée », dénonce-t-il. Chaque année, les syndicats perçoivent environ 3 millions d’euros de recettes publicitaires, détaille le rapport de Nicolas Perruchot… L’Etat ou les Régions peuvent aussi confier des missions à des organisations syndicales et les payer via des organismes paraétatiques comme l’Urssaf ou les caisses de retraite complémentaire. Des procédés lucratifs pour certains. « Si les syndicats sont souvent ouvertement contre le capitalisme, ils ne rechignent pas à thésauriser la manne du paritarisme ou des comités d’entreprise, explique Agnès Verdier-Molinié. Près de 100 millions d’euros pour la CGT, dont la moitié en terrains et châteaux près de Paris ; 37 millions pour FO et un château près de Compiègne. Avec 378 000 euros de patrimoine, la réformiste CFDT paraît singulièrement vertueuse à côté ! Et encore, ce ne sont que les actifs consignés au bilan des centrales confédérales au niveau national. » Un joli patrimoine donc, qui fructifie d’année en année : les placements des avoirs des syndicats génèrent 3 millions d’euros de produits financiers annuels, selon le rapport Perruchot. Les liens entre les comités d’entreprise et les syndicats sont forts, et souvent impossibles à démêler. Mais les sommes gérées sont énormes. On le sait peu, mais l’organisme social le plus riche de France est un comité d’entreprise : la Caisse centrale d’activités sociales (CCAS) de la branche énergie, contrôlée par la CGT depuis sa création en 1946.
DES SALAIRES PARFOIS MIROBOLANTS
Chaque année, la CCAS, qui emploie 3 800 personnes, reçoit environ 380 millions d’euros versés par EDF et les autres industriels de l’énergie (1 % de leur chiffre d’affaires), sans que ni l’Etat ni les entreprises contributrices n’exercent aucun contrôle sur ses activités. La CGT est donc libre d’agir comme elle l’entend. La vie rêvée des syndicalistes français ne s’arrête pas là, notamment pour les leaders des organisations les plus puissantes. Une forme d’omerta a beau régner sur leurs rémunérations, des informations éparses permettent d’imaginer qu’ils ne sont pas forcément à plaindre. Et même loin de là, parfois. Dernièrement, Le Canard enchaîné révélait le salaire en béton du président de la fédération CFTC du bâtiment et des travaux publics : 17 000 euros brut par mois ! Sa plus proche collaboratrice n’était pas non plus très loin de ce niveau extrêmement confortable de rémunération ! Le goût de la lutte sociale se conjugue parfois avec un très net penchant pour le luxe… On se souvient de Marc Blondel, figure historique de FO, qui ne se déplaçait en voiture qu’avec son