Les week-ends de... Sam Baron
Le temps représente pour moi tantôt un outil d’oppression, tantôt un luxe », confie, sourire en coin, ce designer qui vole d’une ville à l’autre plusieurs fois par semaine. Chaque week-end, Sam Baron pose ses carnets de croquis, format A5, et sa petite valise sur les rives du Tage. Là, il retrouve sa femme, portugaise, enseignante aux Beaux-Arts, et un calme propice à la création. « Dans nos vies trépidantes, explique-t-il, il faut décider à certains moments d’appuyer sur le bouton “pause”. Mes week-ends sont des capsules de pure humanité qui me ressourcent. » Après un footing au bord du fleuve, cet esthète fluet, âgé de 41 ans, déjeune souvent aux tables dressées par les chefs de la ville dans la halle du marché de son quartier. Ses après-midi sont consacrés aux visites de musées et aux promenades dans les rues de Lisbonne, « ville plus calme que Paris, où je parviens à une meilleure concentration » note t-il. A tel point qu’il y a installé son atelier, où quatre personnes s’échinent à honorer des commandes nombreuses et disparates provenant du monde entier.
Diplômé des Beaux-Arts et des Arts déco, Sam Baron – de son vrai prénom François-Samuel – prépare sa cinquième collection pour La Redoute Intérieurs et vient de signer une série très colo-
La créativité, c’est ma raison de vivre
rée d’objets pour les égyptologues en herbe au Louvre : ses gommes, trousses et autres livres de hiéroglyphes sont désormais vendus dans la boutique de la RMN, sous la pyramide. « Je dessine des souvenirs, des mémoires à travers les objets, expliquet-il. J’aime ce métier qui consiste à apporter des adoucissements, des facilités, dans la vie des gens. » Le dimanche soir, Sam Baron reçoit ses amis chez lui, entouré du mobilier qu’il a dessiné : « On débouche une bouteille, on veille tard, malgré le départ en avion aux aurores le lendemain. » Le lundi, il s’envole pour La Fabrica, laboratoire de création de Benetton près de Trévise, sorte de villa Médicis, dont il est le directeur artistique. Il y accompagne une trentaine de jeunes designers dans leurs débuts. En attendant le week-end suivant.