Le Figaro Magazine

Les week-ends de… Guy Savoy

- MAURICE BEAUDOIN

Face à la Seine, à l’hôtel de la Monnaie, dans un des petits salons aux murs sombres, sous les toiles contempora­ines prêtées par François Pinault, le grand chef nous récite par coeur les strophes de la chanson de Brassens, Supplique pour être enterré à la plage de Sète : « Que vers le sol natal mon corps soit ramené/Dans un sleeping du Paris-Méditerran­ée/Terminus en gare de Sète. » Un coup de TGV et le 3 étoiles rugissant qui vient d’être sacré meilleur cuisinier du monde se retrouve le week-end dans les 80 m2 de son appartemen­t sétois, à 35 kilomètres de Montpellie­r. « J’ai besoin de bon air, d’air marin, d’espace, explique-t-il. A Paris, je fais deux journées en une. D’ailleurs, sur une année, je ne passe pas plus de dix fins de semaine dans la capitale. Sète est une petite cité pleine de charme et de poésie. Si je ne rends pas visite à ma maman à La Tour-du-Pin, je rapplique à Sète, chez moi, près du grand canal. »

Guy Savoy aime les lieux authentiqu­es. Récemment, il a réussi à filer à Lisbonne et à Marseille et à faire de la marche en Bretagne. En projet, le tour de l’Aubrac. Une manière de se ressourcer et de s’éloigner des mondanités parisienne­s. L’étang de Thau, tout proche, les marais, les parcs à huîtres, les Cévennes, et Guy décompress­e. « A Sète, au marché, j’adore retrouver un tripier qui

En projet, le Tour de l’Aubrac

propose 60 produits différents et aussi Josy la Marseillai­se, ses huîtres et ses moules. Cette ville de thoniers et de chalutiers brasse trois cultures : espagnole, italienne et française. On y déguste la tourte de poulpe, chaque village alentour propose une spécialité différente. Sète, c’est aussi le pays de Soulages, de Combas. On y aime l’art contempora­in et la librairie L’Echappée Belle est unique. » Parole de collection­neur averti et bien conseillé. Le poète Paul Valéry, qui repose dans le cimetière marin, face à la mer, fréquentai­t les restaurant­s de cette ville de 45 000 habitants. Guy Savoy aussi. Il raffole de La Coquerie, d’Anne Majourel, face à la mer, fière de son étoile et de son menu unique, et de La Senne, tenu par une famille de thoniers où le banc de fruits de mer, poissons et crustacés est impression­nant.

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