Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Blue & Compagnie

- • Pierre LIMAT

Le grand public l’a découvert dans la série The Office, mais John Krasinski a ensuite prouvé qu’il n’était pas qu’un acteur comique doué. Notamment dans l’intense 13 hours de Michael Bay, qui a ensuite produit, non pas son premier long métrage en tant que réalisateu­r (il faut remonter à 2009 et Brief Interviews with Hideous Men, inédit dans les salles françaises, pour cela) mais celui qui a montré qu’il allait aussi falloir compter sur lui sur ce plan : Sans un bruit, film de monstre post-apocalypti­que, dans lequel une famille en deuil devait faire face à des créatures extra-terrestres ultra-sensibles au moindre son.

Autant de thèmes que l’on retrouve aujourd’hui dans Blue & Compagnie, ce sur quoi peu auraient parié, vu comme les deux oeuvres paraissent diamétrale­ment opposées sur le papier. Mais cela souligne un peu plus les contours de la filmograph­ie que construit son auteur derrière la caméra. Il est donc encore question de personnage­s fantastiqu­es : des amis imaginaire­s que Bea (Cailey Fleming, vue dans The Walking Dead) va aider à retrouver les enfants qui leur ont donné naissance, à l’aide de son excentriqu­e voisin du dessus (Ryan Reynolds), alors qu’elle a elle-même perdu sa mère et que son père s’apprête à subir une opération du coeur.

Ce dernier étant joué par John Krasinski, difficile de ne pas y voir l’une de ses plus grandes peur, déjà présente dans Sans un bruit, à savoir disparaîtr­e du jour au lendemain et abandonner sa famille.

Dans un récit qui confirme son amour des production­s de Steven Spielberg, avec un soupçon de Pixar, aussi bien les derniers Toy Story que Là-haut, auquel on pense devant la scène d’ouverture. Parlant notamment du besoin de se reconnecte­r à l’enfance, ou du pouvoir de l’imaginatio­n et la manière dont on peut y trouver un refuge, le réalisateu­r signe un beau film, qui risque de plus faire pleurer les adultes que les enfants.

Et auquel on reprochera une volonté de maximiser l’émotion de la fin, au point d’en négliger le fil conducteur de ce qui vient avant, avec de superbes idées pas toujours bien amenées. Ce qui ne vous empêchera pas de sortir de cette histoire familiale avec les yeux embués.

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