Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les obsèques de Claude Rich, cet homme facétieux et grave

-

Claude Rich qui s’est éteint le 20 juillet a été inhumé au cimetière d’orgeval. Les proches, les amis ont rendu hommage à cet homme humble, subtil et qui faisait l’unanimité à Orgeval.

Orgeval. Mercredi 26 juillet. La place du village ne peut accueillir tout le monde. Au moins 400 personnes ont pu entrer dans l’église Saint-pierre-saintpaul d’orgeval. Des hommes de théâtre, de cinéma, Pierre Vernier, Jean-françois Balmer, Antoine Duléry, Claude Brasseur. Les épouses de Jean-pierre Marielle et de Jean Rochefort sont là aussi. Jean-pierre Marielle trop faible, ne pouvant être présent. Dans la foule, Pierre Bénichou, un ami de trente ans.

Dans l’église, la famille bien sûr mais aussi des membres du conseil municipal. Un conseiller municipal, Guy Douniès, venu parmi les premiers, raconte : « Quand il a eu son premier cachet il est venu s’installer ici. C’était quelqu’un de jovial et d’humble. A l’époque, j’organisais un spectacle son et lumière, il avait eu la gentilless­e de me prêter sa voix. Je le voyais encore répéter ses textes entre le quartier de la Chapelle et le plateau Saintmarc. »

Dans l’église encore, la célébratio­n de la messe est totale : autour de l’évêque des Yvelines, Mgr Eric Aumônier, deux curés : le père Ménard qui officie à Orgeval et Thierry Faure, l’actuel curé de Saint-germain-en-laye mais qui fut curé d’orgeval et qui a bien connu l’homme de théâtre et de cinéma.

Claude Rich : si l’homme était subtil et facétieux, il pouvait être grave et tourmenté. Le père Ménard raconte : « Je l’ai accompagné jusqu’à la fin. Lors des rencontres, je voyais sa joie, son visage s’éclairait, plein de beauté. Lors de la dernière rencontre, le visage de Claude était fixé sur le plafond de sa chambre, blanc comme le ciel, disait-il. C’est lumineux…»

Et d’ajouter : « Quand il venait à l’église, il rentrait par la petite porte de côté. Il vient d’entrer, poussant la porte de l’éternité. »

Pendant l’hommage rendu à l’acteur, assise juste devant l’autel, l’épouse de Claude Rich, Catherine, pleure celui qui a partagé sa vie durant ces belles années. Sa fille, Delphine, raconte comment son père lui avait fait croire qu’il avait sauvé un oiseau imaginaire coincé dans les branches. « Tu as gardé ton humour, tu aimais ça, dire des conneries, a souligné sa fille Delphine. Quand le prêtre arrivait, tu me disais : « Oh merde ! Et en plus, il va me trouver au lit avec ma fille. »

Un ami garde en souvenir sa joie de vivre. « Une fois nous avons ri si fort que nous avons bloqué l’ascenseur de la rue Lavoisier. »

Et Delphine de raconter cette pièce prémonitoi­re « L’intrus » qu’elle a jouée avec son père. Une pièce qui raconte l’histoire d’un homme face à sa mort, ses doutes, ses peurs qui résultent de la confrontat­ion.

Jusqu’au bout, Claude Rich aura joué la comédie, se jouant de la mort comme chaque comédien change de personnage pour mieux en réchapper.

Le père Thierry Faure a salué son humilité, « une manière d’habiller l’espace et les relations humaines. » « Il habitait aussi la scène, l’histoire. Il sacralisai­t tout espace dans lequel il entrait. Je le connaissai­s ; Il fallait qu’il cherche tout l’apaisement de son coeur. »

Facétieux et grave, le comédien aimait rappeler : « Quand je serai face à Dieu, je dirai, pour toi, j’ai joué les morts. Devant toi, je ne joue plus. »

Finalement Claude Rich, ce croyant sincère qui s’est battu jusqu’au bout contre un cancer trop fort aura eu une belle vie d’homme marqué par des valeurs simples qui font de lui aujourd’hui encore l’un des acteurs les plus aimés du cinéma français.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France