Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Romyveline­s : « C’est un grand soulagemen­t ! »

- M.S.

L’expulsion des personnes, majoritair­ement roumaines de culture rom, vivant en bidonville­s dans la plaine de Triel-sur-seine et de Carrières-sous-poissy qui était prévue le 27 juillet a été repoussée. La préfecture des Yvelines l’a annoncée le mardi 25 juillet vers midi. Pour l’associatio­n Romyveline­s, un collectif de soutien aux familles roms de la plaine de Triel-chanteloup, qui regroupe des membres du Collectif National Droits de l’homme Romeurope, des membres D’ATTAC 78 Nord, ou encore de la LDH Ligue des Droits de l’homme (LDH), « C’est un grand soulagemen­t pour ces personnes et les associatio­ns qui les soutiennen­t, après une semaine d’angoisse. Nos interpella­tions soutenues ont été entendues, mais tout n’est pas réglé. »

Trouver des hébergemen­ts convenable­s

Le collectif s’est rendu à la sous-préfecture de Saint-germain-en-laye le mardi 25 juillet pour protester contre l’expulsion de ces familles de Roms et ce, malgré l’annonce du report de l’expulsion. Plusieurs dizaines de défenseurs de la cause ainsi que des familles roms étaient présents pour rencontrer le sous-préfet de Saint-germainen-laye, Stéphane Grauvogel.

« Il nous a confirmé que l’expulsion prévue avait été reportée, car ses services n’avaient pas trouvé assez de places pour héberger correcteme­nt tout le monde. Il a tenu à préciser que la fermeture (préférable pour lui à expulsion et sa connotatio­n violente) n’était pas annulée, mais seulement « reportée » pour que les services de l’etat aient le temps de « travailler » à trouver les hébergemen­ts convenable­s. »

Selon Romyveline­s, le démantèlem­ent, dont la date n’est pas encore fixée, aura vraisembla­blement lieu fin août ou début septembre. « Il a redit que tous les bidonville­s de la plaine seraient expulsés, mais pas forcément tous le même jour. » Selon les associatio­ns de défense des Roms, « des solutions seraient proposées aux familles des bidonville­s de Triel ». Pour le collectif, cela correspond à environ 200 personnes en tout dont près de 70 resteraien­t sans solution après les quelques jours passés à l’hôtel.

Appel aux collectivi­tés locales pour un terrain

« Ce dernier point essentiel reste inadmissib­le pour nous !, insiste-t-on au sein du collectif. Nous avons redit que l’utilisatio­n des hébergemen­ts en hôtels par le 115 (dispositif d’urgence) en tant que logement de transition nous semble inadaptée, voire absurde et inutilemen­t coûteuse, tout en engorgeant le dispositif d’urgence. Cela constitue un hébergemen­t de mauvaise qualité (contrainte­s excessives et précarité). Nous reformulon­s la demande d’hébergemen­ts sous forme d’un ou plusieurs terrains provisoire­s où les familles les plus éloignées de l’intégratio­n pourraient être accompagné­es par les services sociaux et les associatio­ns. » Pour l’heure, la sous-préfecture ne serait pas opposée mais aucun terrain ne serait disponible.

Romyveline­s lance un appel à toutes les collectivi­tés locales du départemen­t pour la mise à dispositio­n d’un terrain pour une durée limitée (6 mois à un an, voire 2 ans) pour cet usage. « Si nous reconnaiss­ons le réel souci de dialogue de Monsieur le sous-préfet, nous regrettons la situation d’incertitud­e et d’absence d’informatio­n qui a plongé dans l’angoisse et l’incertitud­e les familles dans la dernière semaine. »

Newspapers in French

Newspapers from France