Ils font bloc contre le projet de logements sociaux
La contestation enfle à Mézières-sur-Seine au sujet du projet de construction de quarante-sept logements sociaux sur un bâtiment de quatre niveaux, entre l’ancien château de Mézières et l’école maternelle du Petit prince. Pour les opposants au projet, c’est donc le moment de se faire entendre. Ils étaient mobilisés samedi matin, place Antoine-Segalat, à une centaine de mètres l’emplacement du futur ensemble immobilier du promoteur Pierreval. « Nous ne voulons pas de ce projet et nous allons nous battre ensemble, contre le maire », explique le collectif Mézières ensemble, des habitants qui luttent notamment pour conserver « l’esprit rural » de la commune.
La proximité avec l’école dérange
La proximité directe avec l’école maternelle le Petit prince est l’un des arguments massue déployé par le collectif, qui fait circuler une pétition. Les opposants au projet Pierreval ne souhaitent pas voir un immeuble pousser aux ras des cours de récréation, car outre l’agitation de la rue nationale qui enfreindrait la tranquillité de l’établissement scolaire, le bâtiment haut de 13 mètres pourrait non seulement assombrir les salles de classes, mais pire encore, l’arrivée de nouvelles familles conduirait droit à une saturation des écoles.
« Pourquoi ne pas étendre le groupe scolaire et le centre de loisirs à la place de ce projet
? », avance l’un des contestataires. Le collectif estime que l’aménagement de ces logements sociaux serait plus pertinent dans les huit hectares de terrain de la ZAC des fontaines, à une centaine de mètres de là.
« La ZAC est parfaite pour ce type de projet. Elle doit bientôt accueillir 300 logements », estime Franck Fontaine, porte-parole du collectif et conseiller municipal d’opposition. Or ce n’est pas dans les projets du maire Jean-François Fastre, qui a signé le permis de construire le 13 avril dernier, « sans concerter les habitants » dénoncent les opposants qui ont déposé un recours gracieux auprès du maire, resté sans réponse. Offensive judiciaire
Les opposants prévoient maintenant de passer à l’offensive judiciaire. « Nous allons déposer
un recours administratif, cette semaine, et démontrer les nombreuses irrégularités qui entachent le permis de construire », assure leur porteparole, qui prévoit de multiplier les actions dans les jours à venir. Pour le maire, ce programme
immobilier doit se faire : « C’est un projet privé, validé par le préfet, qui entre dans le cadre de la loi SRU. Il a pour objet d’augmenter le nombre de logements sociaux, pour faire baisser le montant des pénalités : 77 000 euros par an. » Il estime également que certains des contestataires se réveillent un
peu tard. « L’ancienne équipe majoritaire, dont certains opposants actuels faisaient partie, a refusé d’acheter ce terrain pour le faire entrer dans le patrimoine municipal,
tacle-t-il. Alors le problème ne se serait pas posé. »