Le Courrier de Mantes

Mordillat, ça grince !

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Pourquoi pas une farce ? « Parce que dans la situation actuelle, comme la vraie parole d’opposition ne viendra pas des politiques, il faut bien trouver d’autres moyens de se faire entendre. » D’entrée de jeu, Gérard Mordillat annonce la couleur et la raison qui l’a amené à écrire Moi, présidente, qu’il est venu présenter, et même interpréte­r, mercredi dernier à La Nouvelle Réserve.

Le titre de son ouvrage s’inspire du fameux discours de François Hollande lors de la campagne présidenti­elle de 2012 et de Marine Le Pen. « Sous le titre, vous ne lisez pas roman, ni essai mais sotie. Au Moyen Âge, il s’agissait d’une farce bien grossière. Je ne vise pas que Marine Le Pen mais tous les candidats à l’élection. Tous se basent sur le nationalis­me, l’étatisme, ne sont en fait ni de droite ni de gauche et, enfin, défendent un programme social. Comme Mussolini… »

Cette farce sera portée sur scène dans un théâtre parisien avant les élections. Le rire comme unique défense, il veut y croire tout comme il

croit « qu’il n’y a plus que le cinéma, par exemple avec Merci Patron, le théâtre et la littératur­e pour montrer qu’il n’y a pas que la seule façon délivrée par les médias de penser le monde ».

Monté sur une petite estrade improvisée faite de palettes, l’auteur a ensuite lu de larges extraits de sa farce. On y croise des ministres du racisme Efficace, de la précarité raisonnabl­e ou de « ma guerre ».

La présidente y supprime le chômage, rétablit l’esclavage ou rend le mariage obligatoir­e pour résoudre les problèmes de logement… C’est grinçant, voire pire, comme les pubs qui émaillent le texte : « sauvez nos arbres, sauvez nos forets, ne lisez plus ! » Bref, un texte qui secoue !

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Gérard Mordillat

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