Le rappeur Beretta 9 mm condamné pour trafic de drogue
Le rappeur Beretta 9 mm, originaire de Plaisir, a été condamné à 4 années de prison avec maintien en détention lors de l’audience de ce mardi 31 mai. Il devra également s’acquitter d’une amende de 15 000 euros. Neuf autres personnes ont également écopé de peines allant de trois mois de sursis à un an ferme, avec des amendes variant de 1 500 à 2 000 euros. Un seul a été relaxé dans cette affaire mettant en scène un vaste trafic de drogue dans le quartier du Valibout à Plaisir. Le réseau avait également des ramifications à La Celle-Saint-Cloud, Chavenay et Les Clayes-sous-Bois. La justice estimait que Beretta 9 mm était à la tête d’une dizaine de personnes et que ses affaires tournaient autour d’un restaurant du quartier.
Beretta 9 mm, de son prénom Amaël, avait été arrêté en 2014 par les gendarmes de la brigade de recherches de SaintGermain-en-Laye. Les militaires avaient établi l’existence d’un réseau avec près de 150 clients, l’écoulement de 200 kg de résine et d’herbe. Des SMS alertaient les fumeurs de l’arrivage des produits.
Au cours de son procès, le rappeur a reconnu sa participation au trafic. Il est resté relativement discret mais a estimé que « les gendarmes avaient
gonflé l’affaire ». Il a nié avoir dealé de la cocaïne. Les autres prévenus ont partiellement reconnu les faits, optant également pour une attitude retenue, parfois surprenante.
Du linge sale à repasser en famille
L’audience a ainsi révélé que l’un des prévenus fournissait son conseiller bancaire, par amitié. Autre excuse pour justifier des voyages répétés en Espagne : le désir d’y ouvrir une boulangerie. La palme est revenue à l’un des lieutenants de Beretta 9 mm. Les gendarmes l’avaient vu transporter des sacs plastiques. Interrogé sur leur contenu, il a affirmé qu’il s’agissait du linge repassé du rappeur. « On se rendait juste service les uns, les autres. Je ne vais pas vous
dire autre chose, quelque chose qui serait une bêtise en ma faveur (sic) ». « On va se retrouver dans un trafic de linge alors. En même temps, vous vous repassez du linge entre hommes. C’est beau », a ironisé la présidente. Pas de filles dans la piscine
Dans ce dossier, le procureur de la République a largement insisté sur les aspects dévastateurs
du cannabis. « C’est à cause de personnes comme vous que 10 % des moins de 18 ans en Ile-de-France en consomment tous les jours. Et vous (en s’adressant à Beretta 9 mm), vous vous êtes sentis pousser des ailes et vous avez voulu vous prendre pour un caïd. » Un argument que la défense
a voulu balayer. « Mon client n’était rien d’autre qu’un revendeur dans son coin. Ce sont les fournisseurs les vrais caïds. Beaucoup de gens venaient le voir car c’était un rappeur connu. Pas au point d’avoir des jeunes filles
autour de lui dans une piscine. Pas un petit ni un grand rappeur. Mais quelqu’un qui marchait bien. Il n’avait pas un train de vie particulièrement démesuré. Voilà la réalité des choses », a plaidé Gil Madec.
Beretta 9 mm est incarcéré depuis le 22 mai 2014 à Fresnes. Il a donc déjà purgé la moitié de sa peine. « Avec les remises qui pourraient lui être accordées et son attitude irréprochable en prison, il peut espérer sortir dans quelques mois », estime une source judiciaire. Il dispose également d’un délai de 10 jours pour faire appel de la décision. Dans ce cas, la présomption d’innocence s’appliquerait de nouveau.
Beretta 9 mm est particulièrement connu dans le quartier du Valibout. Sur Internet, il avait posté plusieurs clips, certains faisant apparaître de fortes sommes d’argent mais aussi de véritables armes. Son casier comporte déjà neuf condamnations.