Le Courrier de Mantes

L’hôpital développe la pédiatrie

Rendre le service pédiatriqu­e de l’hôpital de Mantes plus attractif, tel est l’objectif de la réorganisa­tion mise en place dans le cadre du projet de territoire mené conjointem­ent entre l’hôpital François-Quesnay et Poissy.

- Céline Evain

« L’image du service pédiatrie était bonne mais dégradée, concède d’emblée le docteur De Lanette, chef du pôle femme-enfant à l’hôpital

de Mantes. La demande de la population est de plus en plus importante, et ce que nous proposions à l’hôpital n’était plus suffisant. Nous avons également dû faire face à beaucoup de départs en retraite, et le recrutemen­t était devenu difficile en raison de notre zone géographiq­ue et de la pénurie de médecins ». Fonctionne­ment obsolète, jeunes pédiatres surspécial­isés, charge de travail énorme, trop longue attente des patients aux urgences, etc. « Les internes finissaien­t même par déconseill­er de venir exercer à Mantes », lâche le docteur De Lanette. Il fallait donc réagir. « Nous avons pu le faire grâce au groupement hospitalie­r de territoire. Je crois que c’est la preuve qu’il n’est pas question que Poissy dévore Mantes, bien au contraire. Sans Poissy, nous ne pourrions pas redonner ses lettres de noblesse à la pédiatrie comme nous allons le faire », affirme Valérie Gaillard.

Alors que jusqu’à présent la pédiatrie, les maladies de l’adolescenc­e, la néonatolog­ie et l’unité de soins intensifs étaient regroupées sur un seul et même plateau, les services sont désormais différenci­és. D’un côté, la pédiatrie générale et les pathologie­s de l’adolescenc­e sous la direction du docteur Pellegrino gérera également les urgences pédiatriqu­es. De l’autre, on trouvera une unité de néonatolog­ie ainsi que les soins intensifs, le tout dirigé par le docteur Yakeu.

4 nouveaux pédiatres

« Grâce à cette nouvelle organisati­on, nous avons réussi à recruter quatre jeunes femmes pédiatres, avec chacune une spécialité différente », précise Valérie Gaillard, la directrice du CH de Mantes. La première est là depuis le mois de mai. Elle est spécialisé­e en oncopédiat­rie. La seconde arrive ce mercredi 1er juin, et est très pointue en gastro-entérologi­e. « Une pédiatre spécialisé­e en pneumologi­e nous rejoindra en septembre. La dernière d’entre elles sera parmi nous en novembre. Sa spécialité est l’endocrinol­ogie », détaille à son tour le docteur Béatrice Pellegrino qui a fait jouer son réseau pour attirer ces jeunes médecins.

Dans le même temps, l’hôpital de jour est relancé et deux lignes de gardes (contre une

seule aujourd’hui), seront créées. « Une ligne sera spécifique aux urgences, et l’autre à la néonatolog­ie », ajoute le docteur De Lanette.

Toutes ces transforma­tions nécessiten­t également une réorganisa­tion physique des services. Tout au long des mois de juin et juillet prochains, des travaux auront lieu aux urgences pédiatriqu­es. Ils ont coûté 100 000 €, et ont pour objectif d’augmenter les capacités d’accueil des

urgences pédiatriqu­es. « Il y aura plus de boxes et une infirmière sera chargée de l’accueil et de l’orientatio­n des jeunes patients. Le service sera également informatis­é - ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent - pour permettre un meilleur suivi médical », souligne Valérie Gaillard. Avec ses 20 000 passages par an, ce service est essentiel pour les besoins de santé des enfants du bassin du Mantois. « De plus, il fallait prendre en compte le fait que les médecins de ville sont débordés et qu’il est reconnu que le bassin fait face au phénomène de désertific­ation médicale », ajoute le docteur De Lanette. La néonatolog­ie à son maximum

Autre nouveauté, et non des moindres, la délocalisa­tion des consultati­ons externes de pédiatrie qui étaient localisées jusquelà aux urgences pédiatriqu­es.

Depuis ce mercredi, elles sont accueillie­s au 1er étage de l’hôpital et bénéficien­t d’un plateau dédié. Ce déplacemen­t libérant de l’espace, il permet l’installati­on d’une unité d’hospitalis­ation de courte durée. En clair, ce sont « 4 lits qui permettent un temps d’observatio­n à proximité des urgences pour les patients ne nécessitan­t pas forcément une hospitalis­ation », explique le docteur De Lanette.

La néonatolog­ie, service indispensa­ble dans un hôpital s’il en est, va également retrouver son niveau d’antan. « En novembre

dernier, nous avions le choix de supprimer les urgences pédiatriqu­es ou la néonatolog­ie. Nous avons fait le pari de diminuer ponctuelle­ment l’activité de néonatolog­ie afin de maintenir les deux services. Mais à présent, nous allons retrouver notre niveau de compétence, c’est-à-dire que nous traitons à nouveau les grossesses à haut risque », explique le docteur De Lanette.

Tous ces aménagemen­ts devraient redonner un véritable coup d’accélérate­ur au service pédiatrie de l’hôpital FrançoisQu­esnay. « Nous allons avoir plus de pédiatres, de nouveaux internes, des services performant­s. Ceci doit redonner confiance à la population car ces aménagemen­ts sont réalisés avant tout pour le bien-être des patients. »

Un nouveau départ

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 ??  ?? Le docteur De Lanette, chef du pôle femme-enfant et Valérie Gaillard, directrice du centre hospitalie­r de Mantes-la-Jolie.
Le docteur De Lanette, chef du pôle femme-enfant et Valérie Gaillard, directrice du centre hospitalie­r de Mantes-la-Jolie.

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