La Voix - Le Bocage

Vire : nouvelles pratiques dans les écoles

La méthode pédagogiqu­e de Céline Alvarez, très relayée dans les médias depuis la rentrée, fait parler les enseignant­s du Bocage. Des approches différente­s sont déjà en place dans les écoles locales, même si le livre fait réfléchir dans le milieu. Exemples

- Florian Hervieux

« L’être humain n’apprend pas ce qui ne le motive pas » . Voilà un des adages de Céline Alvarez, enseignant­e qui vient de sortir un best-seller suite à son expériment­ation pédagogiqu­e dans une école maternelle de ZEP, en banlieue parisienne. Elle souligne encore : « L’enfant apprend en étant actif et pas passif, quand il est aimé et pas jugé » . Dans son livre, elle met en avant des méthodes connues et qui ne sont pas récentes (Montessori, Freinet) mais aussi le fruit de recherches en neuroscien­ces.

Ateliers à la carte

Des idées qui peuvent séduire les enseignant­s. « Je me retrouve bien dans ce qu’elle dit » , souligne par exemple Isabelle Kerouanton, directrice de l’école Pierre- Mendès- France. « Ce que j’ai compris, c’est que les enfants doivent être acteurs et qu’aujourd’hui, ils subissent beaucoup. Ici, on le voit, quand un enfant n’est pas motivé, il n’apprend pas. L’année dernière, j’ai eu pour la première fois des élèves en grande-section, j’ai cherché des choses et je suis tombée sur le blog de Céline Alva- rez » .

Avec ses maternelle­s, Isabelle Kerouanton met en place des ateliers qu’on pourrait qualifier « d’à la carte » . Lors de ces moments, c’est l’enfant qui choisit vers quelle activité il se tourne. « Le contrat, c’est qu’il touche à tous les ateliers, mais au final, il a toujours envie de savoir faire. J’ai eu une très bonne surprise, car les élèves réalisent très bien leur travail » . Un tableau récapitule chaque passage dans ces ateliers qui changent tous les quinze jours. Une méthode originale mais toujours le même but : acquérir les compétence­s qui correspond­ent au programme.

Avec ses élèves de CP, l’enseignant­e reste « toujours en phase collective » avec des cours plus classiques. « J’aimerais, à certains moments, mettre en place du travail au choix. Je commence à y réfléchir » , souligne-t-elle.

À l’école Malraux, toujours à Vire, Françoise Gauchet s’intéresse, elle aussi, aux travaux de Céline Alvarez. Elle s’est inscrite sur le blog de l’enseignant­e pour être tenue au courant de ses travaux.

Sensoriel ou visuel

« Nous sommes toujours en quête de nouvelles activités pédagogiqu­es » , précise cette enseignant­e en CE2. « On se pose des questions : quand c’est compliqué pour des en- fants, comment leur redonner goût de venir à l’école et les faire progresser ? » .

L’institutri­ce commence à repenser l’espace de sa classe et propose davantage de manipulati­ons, méthode également prônée dans les programmes scolaires. « Plutôt que de leur montrer magistrale­ment les majuscules, j’ai mis en place un atelier sensoriel où chaque élève choisit ses lettres » . L’écolier est amené à retenir la forme d’une lettre capitale avec le doigt. Pour les tables de multiplica­tion, l’enseignant­e utilise une méthode visuelle, avec des moyens mnémotechn­iques pour « les élèves un peu moins scolaire » et ceux « qui manquent d’abstractio­n » .

« Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’il y a 50 ans » , ajoute Françoise Gauchet, qui voit également la bienveilla­nce prônée par Céline Alvarez comme une bonne chose. « Il faudrait réussir à trouver ce qui fonctionne dans chaque école et en tirer le meilleur » , conclue-t-elle.

« Redonner le goût de l’école »

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 ??  ?? Françoise Gauchet et Isabelle Kerouanton, deux enseignant­es viroises, mettent en place de nouvelles pratiques au sein de leurs classes.
Françoise Gauchet et Isabelle Kerouanton, deux enseignant­es viroises, mettent en place de nouvelles pratiques au sein de leurs classes.
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