La Vie Querçynoise

Intense émotion

Préparée de longue date par l’équipe municipale et quelques bénévoles, la journée du souvenir a rassemblé plus de deux cents participan­ts.

- • R. J. M.

Dès 9 h, dimanche 12 mai et jusqu’à 13 h, ce public de tous âges, sensible au devoir de mémoire, s’est rappelé ou a appris ce qu’a vécu le village de Saint-Félix le 12 mai 1944.

Il y a 80„ ans, la terrible division Das Reich venant de Figeac, faisait irruption dans ce paisible village et allait tuer, terroriser, violenter une population surprise et innocente.

Dès 15 „ h, en ce vendredi„ 12„ mai„ 1944, qui s’annonçait radieux, un détachemen­t motorisé, auto-chenillé venant de Figeac avec probableme­nt une centaine de soldats surarmés, entrait dans Saint- Félix et les hommes se déployaien­t dans tous les hameaux à la recherche de Résistants potentiels, de nourriture et d’alcool, en pénétrant avec violence dans les habitation­s.

Mais c’est au Rastel, à Niels et à Embals que leur cruauté s’est exacerbée en tuant hommes, femmes et enfants et en déportant les hommes du dernier village…

Se déplaçant à pied, ou en car pour les personnes fatiguées ou à mobilité réduite, les participan­ts à cette journée, ont découvert ou redécouver­t ces sites martyrs, dans un recueillem­ent exceptionn­el. Ecoutant dans le plus grand silence les explicatio­ns données à chaque étape par Monsieur le Maire Jean-Pierre Espeysse, Raymond Moulinou, auteur d’une brochure relatant les faits, ou par des collégiens dirigés par leur professeur Madame Bac, tous ont refait le cheminemen­t des barbares nazis, par les chemins ou à travers bois.

De retour au village, une cérémonie toute aussi émouvante était prévue aux monuments aux morts en présence des maires des communes voisines, des autorités civiles et militaires, dont Mme„ Lardy, Capitaine de gendarmeri­e à Figeac. Beaucoup de personnali­tés étaient excusées du fait que d’autres commémorat­ions avaient lieu ce jour-là, en particulie­r à Figeac, ville également martyrisée par la Grande Rafle, ce même 12„mai„1944.

Une plaque souvenir a été dévoilée par Jean-Pierre Lagane et Nicole Rives, petits-enfants de victimes, tandis que trois élèves du primaire lisaient des textes pour le souvenir et la paix.

nomn Après avoir rappelé le nom de toutes les victimes, Monsieur le Maire donnait lecture d’une lettre émouvante que lui avait adressée Mme Sender née Escurou. Dernier témoin de cette terrible journée, marquée à vie, aujourd’hui handicapée, demeurant à Figeac, elle n’avait pas souhaité être là. Alors âgée de 12„ ans, elle avait été menacée de mort et son père, déporté avec d’autres hommes d’Embals est décédé à Neuengamme„!

La minute de silence, l’interpréta­tion de la Marseillai­se, et du chant des déportés mettaient un terme à cette matinée empreinte d’une intense émotion.

Le cocktail pour lequel 150 „ personnes s’étaient inscrites clôturait la cérémonie. Pour beaucoup c’était encore l’occasion de converser sur le sujet du jour, de se poser des questions 80„ans après et de se persuader de l’intérêt de maintenir le devoir de mémoire avec ce type de manifestat­ion.

■ NB : l’article « La commune se souvient », qui contenait des erreurs de dates, a été publié par erreur dans La Vie Quercynois­e du jeudi 16 mai. Toutes nos excuses aux lecteurs [La rédaction]

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