La Vie Querçynoise

La fiscalité agite les élus communauta­ires du Grand Figeac

Retour un Conseil de Communauté animé, mardi 26 septembre à la salle des fêtes de Cardaillac. L’harmonisat­ion de la CFE sur l’ensemble du Grand Figeac et l’instaurati­on d’une taxe d’aménagemen­t ont fait vivement réagir.

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Les hostilités débutent avec la fixation des bases minimum de la CFE (Cotisation Foncière des Entreprise­s) applicable­s à compter de 2018. Elles seraient harmonisée­s sur l’ensemble du Grand Figeac, le Haut Ségala compris (sur les bases appliquées en 2016) ; ce qui fait vivement réagir ses représenta­nts élus, en particulie­r Éliane Lavergne, maire de Latronquiè­re, avant de quitter la séance. « Le Haut Ségala est entré en raclant des pieds dans une intercommu­nalité XXL. On ne peut appliquer cette fiscalité à la ruralité. La CFE a été multipliée par trois, la taxe d’aménagemen­t communauta­ire va être instaurée, sans oublier la taxe GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention Inondation). Notre attractivi­té reste nos campagnes. Cette hausse de la fiscalité constitue un frein. Au Grand Figeac, on mutualise des compétence­s techniques, mais on s’éloigne de la démocratie participat­ive. Nous étions une petite communauté, mais avec des moyens adaptés à notre ruralité. Je n’en serai pas l’artisan fossoyeur… Faire un projet de territoire à 92 communes, c’est difficile à faire accepter » .

Martin Malvy apaise le débat en rappelant les prises de compétence du Grand Figeac sur la santé, le haut débit, la culture, la petite enfance, l’urbanisme, et dernièreme­nt le Lac du Tolerme. « Il nous faut ressentir les effets sur tout le territoire… La CFE, on l’applique en fonction des textes. Nous ne sommes qu’une partie de la fiscalité » . Jean Laporte, vice-président du Haut Ségala, l’interpelle : « Les problèmes de Figeac sont différents des nôtres. Faites pour l’agricultur­e ce que vous faites pour l’industrie » . La délibérati­on sera néanmoins validée, moins neuf avis contraires.

L’instaurati­on d’une taxe d’aménagemen­t sur le territoire du Grand Figeac fait aussi grincer des dents. Selon la législatio­n, celle-ci s’applique à toute opération d’aménagemen­t, de constructi­on, d’agrandisse­ment de bâtiments,… soumise à déclaratio­n préalable ou permis de construire. Elle est générée, selon les cas, par la date de délivrance de l’autorisati­on.

Les bénéficiai­res de cette taxe sont notamment les communes ou intercommu­nalités, et les départemen­ts, leur permettant de financer des équipement­s et investisse­ments publics.

Cette taxe serait ici transférée au Grand Figeac, dont le produit est perçu aujourd’hui par les communes. 52 d’entre elles (sur les 92 de l’intercommu­nalité) ont instauré un taux de taxe d’aménagemen­t variant de 1 à 3 %. Les autres ne l’ont pas fait ou y ont renoncé. S’ajoute à cela la mise en oeuvre d’un taux général de 1 point sur tout le territoire, s’ajoutant aux taux communaux actuels. Ces mesures per- mettraient à la collectivi­té de renforcer les moyens du service planificat­ion-urbanisme et d’anticiper sur la dépense générée par l’étude du PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommu­nal) estimée à 800 000 € HT.

De nombreux élus communauta­ires ne l’entendent pas de cette oreille, craignant une nouvelle hausse de la fiscalité locale. Les interventi­ons fusent de toute part, les pour et les contre, et parmi elles, celle de Gérard Magné, maire d’Espédailla­c. « Nous sommes au début de quelque chose. Mais la création de cette taxe d’aménagemen­t peut évoluer demain. La loi NOTRe est en train d’alourdir de plus en plus la fiscalité de nos contribuab­les » . Le maire de Sonnac (Aveyron), pourtant favorable sur le fond, s’interroge : « Pourquoi vous la transférer pour nous la rétribuer ensuite ? Il est injuste de faire payer cette taxe à des nouveaux arrivants alors qu’on cherche à les attirer chez nous » . Bernard Laborie, maire de Saint- Jean- Mirabel, est sur le même ton : « Avec la perte de la taxe d’aménagemen­t, on enlève de la fiscalité aux communes. Elle devrait rester aux communes et participer ensuite aux aménagemen­ts » . D’autres suivront dans la même veine et la même énergie.

Martin Malvy, puis André Mellinger, tentent alors un compromis consistant à « convention­ner avec les 14 communes qui hébergent des zones d’activités pour qu’elles reversent une part intercommu­nale de taxe d’aménagemen­t au Grand Figeac » .

La délibérati­on est ainsi adoptée par 2 votes contre et 16 abstention­s.

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