La Vie Querçynoise

L’élu FN attaque Carole Delga

Conseiller régional FN, Emmanuel Crenne a porté plainte fin février contre la présidente Carole Delga pour « diffamatio­n » après une série d’altercatio­ns.

- GUILLAUME LAURENS

Ça sent le soufre, au Conseil régional d’Occitanie, entre la majorité de gauche, au premier rang desquels la présidente socialiste Carole Delga, et l’opposition Front National. Le conseiller régional FN Emmanuel Crenne a annoncé, vendredi 10 mars 2017, qu’il intentait « un procès en diffamatio­n à l’encontre de Carole Delga » .

Il déplore une « escalade de la violence »

Ce qu’il reproche à la présidente de la Région Occitanie ? « Elle s’est illustrée dans un épisode d’attaque physique à mon encontre, il y a quelques semaines. Mais elle n’en était hélas pas à ses débuts » , estime Emmanuel Crenne. L’élu fait allusion à l’altercatio­n survenue lors d’une session publique, au cours de laquelle la présidente était venue lui enlever le micro. « Mais il s’agit d’une escalade de la violence » , lance Emmanuel Crenne. « Quelques semaines plus tôt, elle avait tenu, en assemblée plénière du Conseil régional, des propos qui reflètent ses atteintes répétées à la liberté d’expression, dont le récent épisode de l’arrachage de micro fait partie. »

Rappelons que l’incident autour du micro est survenu en session plénière de la Région, vendredi 3 février 2017 à Montpellie­r (Hérault). Et que, suite à cette altercatio­n, la présidente Carole Delga avait reçu des menaces de mort. La Région Occitanie avait d’ailleurs porté plainte, mardi 7 février 2017.

« Elle m’a agressé verbalemen­t »

Mais c’est sur un autre

couac avec la présidente de la Région qu’Emmanuel Crenne

porte plainte à son tour. « Le 28 novembre 2016, alors que je l’attaquais sur l’affaire Kader Arif AWF (l’ex-ministre toulousain étant soupçonné de favoritism­e dans l’attributio­n de marchés publics à des proches, ndlr), elle m’a agressé verbalemen­t en séance plénière, en m’accusant notamment de violation des règles sur un prétendu conflit d’intérêts. Et ce, sans me laisser le droit de répondre, violant ainsi son propre règlement intérieur » , argue Emmanuel Crenne. L’élu FN n’en démord pas :

d’après lui, la présidente «a diffamé » . Car, selon lui, « ce prétendu conflit d’intérêts n’existe pas. Elle s’est trompée dans sa réponse. Un membre de ma famille a certes demandé une subvention au Conseil régional au titre des monuments historique­s, mais cela n’a rien à voir avec mon implicatio­n au Conseil régional. Je lui ai envoyé une lettre pour clarifier la situation, à laquelle elle n’a pas daigné répondre » .

L’élu FN dénonce des « interféren­ces »

Surtout, le conseiller régional FN s’étonne du fait que la présidente ait évoqué ce point « d’ordre privé » en séance plé

nière. « Le simple fait qu’elle le sache est particuliè­rement troublant. Il y a des interféren­ces sur ce dossier » , défend Emmanuel Crenne.

L’édile a donc attendu trois mois – soit la fin du délai légal en matière de diffamatio­n – afin de constituer sa défense et de signifier sa plainte à la présidente de la Région Occitanie, par une citation directe à comparaîtr­e, délivrée mardi 28 février 2017 par huissier de justice.

Puisqu’on vous dit que l’ambiance est au beau fixe…

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 ??  ?? Emmanuel Crenne et son avocat Me Patrice Charles, dans les locaux du FN à Cahors.
Emmanuel Crenne et son avocat Me Patrice Charles, dans les locaux du FN à Cahors.

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