GRAND DEBAT : ET SI ON COMMENCAIT PAR DES ASSEMBLEES CITOYENNES EN BAS DE CHEZ NOUS ?
OPINION. Des assemblées citoyennes composées de membres tirés au sort ont été organisées dans de nombreux pays, remettant en question le monopole des élus. Par Vincent Jacquet, Université catholique de Louvain et Pierre-Etienne Vandamme, KU Leuven
Le grand débat national : cette initiative inédite en France prendra forme officiellement demain. En réaction aux demandes émanant du mouvement « gilets jaunes », le premier ministre Édouard Philippe avait annoncé fin décembre que des conférences de citoyens tirés au sort devraient être organisées prochainement afin de dessiner les contours de ce grand débat.
À côté du référendum d'initiative populaire, revendiqué par de nombreux membres du mouvement, l'idée d'assemblées citoyennes tirées au sort séduit de plus en plus d'acteurs politiques.
Cela n'avait peut-être pas frappé les esprits pendant la dernière campagne présidentielle française, mais le recours à des jurys, collèges ou assemblées citoyen(ne)s faisait partie des promesses de campagne tant d'Emmanuel Macron que de Benoît Hamon et de Jean?Luc Mélenchon.
Sans doute n'avaient-ils pas tous à l'esprit le même genre d'assemblée, mais cela témoigne en tout cas du fait que l'idée, remise à l'agenda par les « gilets jaunes », est dans l'air du temps et s'impose de plus en plus franchement dans le débat politique, en France comme ailleurs.