La Tribune

POURQUOI LES VILLES DOIVENT REDEVENIR DES LIEUX DE FABRICATIO­N

- GIULIETTA GAMBERINI

La prospérité d'un territoire ne dépend pas que de sa capacité à capter des revenus, mais aussi de son aptitude à les faire circuler durablemen­t en son sein. Or, relocalise­r la production dans les villes françaises est indispensa­ble afin d'y multiplier les échanges, analyse le directeur associé du cabinet de conseil Utopies, Arnaud Florentin. Alors que le "local" séduit de plus en plus les consommate­urs, et que le "made in France" devient même parfois un étendard politique, les villes françaises dépendent aujourd'hui largement des importatio­ns pour répondre aux besoins de leurs habitants, souligne une "note de position" publiée ce jeudi 18 octobre par le cabinet Utopies. Interrogé par La Tribune, Arnaud Florentin, directeur associé de l'agence de conseil, analyse le phénomène et insiste sur l'urgence de faire marche arrière. LA TRIBUNE - Dans votre rapport, pour expliquer la nécessité d'un ancrage de la fabricatio­n dans les villes, vous utilisez la notion d'"effet multiplica­teur local". De quoi s'agit-il ? ARNAUD FLORENTIN - La notion d'effet multiplica­teur local, élaborée par le cabinet Utopies dans une étude de 2016, correspond à la capacité d'un revenu qui entre dans un territoire à y circuler durablemen­t et à irriguer son économie. Il représente le deuxième pilier de sa prospérité, à côté de son aptitude à capter des richesses, via les exportatio­ns, le tourisme, etc. Un tiers de sa santé économique en dépend. L'image d'un flipper, où pour réaliser des points il faut que la balle ait le plus d'interactio­ns possibles, résume bien ce concept.

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