DECHETS : LE LENT ESSOR DU REEMPLOI SOLIDAIRE SERAIT-IL MENACE?
Quelques centaines de recycleries et ressourceries ont vu le jour en deux décennies en France, afin de conjuguer lutte contre la grande exclusion et réduction des déchets. Leur modèle économique est toutefois aujourd'hui menacé par la baisse des dotations des collectivités territoriales ainsi que des emplois aidés. La feuille de route de l'économie circulaire n'a pas apporté de solutions pérennes. Vélos, raquettes de tennis, combinaisons de ski, chaussons de danse, bonnets de piscine... Inaugurée à la fin du mois d'avril, la première recyclerie sportive de Paris déploie une offre en tout point semblable à celle d'un magasin de sport. À une exception près: les articles proposés dans ces anciens locaux de La Poste dans le 17e arrondissement ont déjà tous été utilisés au moins une fois. Jetés par des particuliers, ils ont été récupérés par une association, qui les répare si besoin et les remet ici en vente à des prix bien inférieurs à ceux du marché. L'objectif: conjuguer l'action pour l'accès au sport dans les milieux les plus défavorisés, celle pour la réduction des déchets, et celle pour la réinsertion sociale. Pionnière dans son genre, cette structure a toutefois déjà fait bien des émules. À Paris, elle vient en effet rejoindre les rangs de huit autres recycleries, chacune collectant et revendant des objets d'un univers spécifique: vêtements, biens culturels, matériaux d'arts, appareils électriques, mobilier. S'y ajoutent sept ressourceries à vocation plus généraliste, puisque toutes sortes d'objets peuvent y être apportés ou achetés. En Île-de-France, on comte une quarantaine de ces ressourceries et recycleries , et quelques centaines apparues en deux décennies sur l'ensemble du territoire français.