Tout ou rien
A Après trois mandats, Christian Schiaretti est donc reconduit à la tête du TNP à Villeurbanne pour un quatrième, jusqu’en 2019, en ayant en prime la charge d’organiser le centenaire du théâtre en 2020. Autant dire qu’on ne change surtout rien. La légitimité de Christian Schiaretti n’est pas en cause. Il est un des rares directeurs culturels – peut- être le seul – à avoir une vision politique de son art, largement soutenue par la municipalité de Villeurbanne. Il sera incontestablement le mieux placé pour orchestrer le centenaire du grand théâtre de la décentralisation qu’est le TNP. Mais après les nombreux faux départs des institutions culturelles lyonnaises, dont on a déjà eu l’occasion de faire la liste, on se dit qu’il est décidément difficile de renouveler les projets et les esthétiques, même lorsque les statuts d’un lieu le prévoient. Un comble d’immobilisme. D’autant que par ailleurs la Villa Gillet fête cette semaine les dix ans des Assises du roman… sans savoir ce que sera son avenir. Dans la plus parfaite hypocrisie, la Région, qui en est le principal financeur, a voté un budget exceptionnel pour que le festival se tienne mais sans renouveler un centime du budget de fonctionnement de la Villa. C’est- à- dire en mettant potentiellement tout le monde à la porte. Certes, on avait remarqué la campagne de presse et la campagne politique orchestrées contre le directeur de la Villa, Guy Walter. Si la Région veut sa tête, ce qui est à l’évidence le cas, elle devrait le dire franchement. Or Wauquiez ne propose pas jusqu’à nouvel ordre de réformer la Villa, éventuellement avec un nouveau directeur. Il propose ni plus ni moins de supprimer un laboratoire littéraire international unique hors Paris, en lui coupant les vivre. Reconduire éternellement les mêmes ou supprimer toute activité, deux faces de l’impuissance publique. Il serait grand temps que les politiques aient un rapport plus adulte avec les institutions du spectacle vivant, et osent nommer des directeurs/ directrices qui ont des projets nouveaux, réformistes et bien… vivants !