La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
COMBS-LA-VILLE Un Combs-la-Villais, candidat pour LéGISLATIVES. Les Décroissants sur la 9e circonscription
François Verret, 59 ans, manager d’équipe dans l’informatique, de formation ingénieur agronome, représentera le Mouvement pour la décroissance, aux élections législatives. Le Combsla-Villais sans prétention, bénévole à la ligue pour la protection des oiseaux, a bien conscience que ses chances de fouler les couloirs de l’Assemblée sont minces mais le candidat est porteur d’un message. Son leitmotiv : vivre plus simplement pour que d’autres puissent simplement vivre.
Pour les oeufs, pas question de se rendre chez Carrefour. Les quatorze poules qui s’égosillent dans un grand enclos au fond du jardin font l’affaire. Pour le miel, il n’a pas peur des piqûres d’abeilles qui dansent frénétiquement autour des essaims, derrière la cabane conçue pour les petits-enfants ! Pour le reste des courses, c’est d’abord au marché de Combs-la-Ville, pour les produits locaux. Et, pour les déplacements, dans la famille Verret, c’est priorité au vélo.
Pour lui, consommer moins, ce n’est plus seulement un désir. C’est surtout nécessaire. « La population n’est pas prête à entendre le message de la décroissance, admet François Verret, 59 ans, de sensibilité écologiste depuis l’adolescence, candidat sur la 9e circonscription pour le Mouvement pour la décroissance. Pourtant, il y a urgence. Le productivisme considère la planète comme stock de matières et les êtres humains corvéables à merci. »
Protéger la planète et ses ressources qui s’épuisent, telle est donc la priorité de ce décroissant convaincu. Favoriser les circuits courts, stopper la consommation effrénée des terres agricoles et le développement de la logistique, combattre le déferlement technologique, lutter contre l’obsolescence programmée, relocaliser les commerces, etc. Dans les grandes lignes, le programme de François Verret, est une totale remise en question du système économique et politique actuel. Et particulièrement sur le territoire.
« Sénart, c’est l’anti-modèle de ce qu’il faut faire !, analyse le candidat. Avec la profusion des centres commerciaux, les communes se vident et les habitants sont obligés de prendre leur voiture pour faire leurs courses. » Mais, pour François Verret, consommer moins ne signifie pas se déconnecter du monde pour autant. « Nous ne sommes pas de vieux hippies édentés, s’amuse-t-il. La décroissance, c’est repenser notre mode de vie. Il ne s’agit pas forcément de se restreindre mais de vivre plus simplement pour que d’autres puissent simple-
« Sénart, cet anti-modèle »
ment vivre. Nous proposons d’analyser les problématiques avec une vision collective cohérente. L’idée, ce n’est pas de penser ce qu’un programme peut m’apporter à moi en tant qu’individu mais voir comment il peut amélio- rer la société de façon plus globale. »