La Marne (édition Meaux)

Nous n’avons plus de lumière, ni d’électricit­é »

- E.W.

Les habitants de la rue des Marais sont touchés par la crue de la Marne depuis lundi 22 janvier. Certains ont une maison surélevée et ne sont inondés que dans le sous-sol, mais d’autres n’ont pas cette chance. C’est le cas de Carine Léger, dont l’entrée est au niveau du jardin. « L’eau est montée en une journée. Je suis partie au travail le matin et le soir, tout était inondé. Avec mon mari, nous n’avons pas eu le temps de surélever et de protéger le mobilier. »

Le quotidien des habitants est totalement bouleversé par la montée des eaux. Carine Léger et son mari ont investi dans des combinaiso­ns en plastique et des bottes, qu’ils mettent dès qu’ils doivent sortir de chez eux. « La maison est glaciale avec toute cette eau. Nous n’avons plus de lumière, ni d’électricit­é en bas. Tout est à refaire. Je devais partir quinze jours à l’Ile Maurice mais je ne peux plus », déplore-t-elle.

Pas assez de parcelles métallique­s

La municipali­té a réagi très vite en installant une passerelle de chaque côté de la rue, pour permettre aux habitants de se déplacer au-dessus de l’eau. « La ville disposait de passerelle­s métallique­s, mais ça n’a pas été suffisant. Ils ont dû en rajouter d’autres, en bois », explique Gérard Jorand, un des voisins de Carine, depuis son balcon.

« En 2016, il y avait eu des inondation­s mais nous n’avions pas eu besoin de passerelle­s. En 18 ans, je n’ai jamais vu

ça », s’étonne Valérie Salomon, en quittant prudemment sa maison pour se rendre au travail. Pendant ce temps, d’autres riverains s’organisent pour débarrasse­r le coffre de leur voiture, en revenant des courses. La voiture ne peut plus entrer dans la rue, elle doit être garée à l’extrémité. Il leur faut faire plusieurs allers-retours sur les passerelle­s.

« On s’entraide beaucoup »

Les habitants sont tous très solidaires. « On fait attention aux uns et aux autres, on s’entraide beaucoup. On dit aux enfants d’être prudents, car ils s’amusent sur les passerelle­s et ne se rendent pas compte du danger », poursuit Valérie Salomon.

La municipali­té se déplace presque tous les jours pour apporter la météo et le compte-rendu de la crue aux habitants. Malgré cela, Carine Léger aurait aimé plus de soutien. « On se sent abandonné. À part les passerelle­s, rien d’autre n’est fait pour nous aider. »

Pour Gérard Jorand, l’entretien de la Marne n’est pas suffisant, tout comme celui des marais derrière chez lui. « Le lit de la rivière est monté depuis quelques années, car le fond de la Marne et les fossés ne sont jamais récurés. Pareil pour les marais. » Il nettoie lui-même les bords pour évacuer les eaux pluviales.

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Les habitants circulent sur les passerelle­s.

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