La Marne (édition Meaux)

JE ME LÈVE TOUTES LES NUITS »

- E.W.

Le quai de la Gourdine a entièremen­t disparu. Rose-Marie Pereira, l’une des riveraines, a 40 centimètre­s d’eau dans sa cave depuis la nuit de mardi 23 à mercredi 24 janvier. Elle a surélevé le mobilier. « Je ne dors plus. Je me lève toutes les nuits pour surveiller la montée des eaux. J’ai placé des repères dans le jardin pour

savoir si le niveau de l’eau augmente ou diminue. »

Rose-Marie Pereira est inquiète de devoir faire face à une urgence car elle ne peut plus sortir la voiture et doit emprunter les passerelle­s pour rejoindre la ville. Tout son quotidien est modifié. Une de ses voisines, elle, craint les cambriolag­es. « Nous sommes obligés de laisser le portail ouvert. Beaucoup de curieux s’arrêtent devant chez nous, pour prendre des photos ou simplement regarder. Nous ne voulons pas partir par peur d’être cambriolés. »

Système D dans le quartier

Un peu plus loin, dans l’avenue des Bouvreuils, les habitants ont la chance d’avoir des maisons construite­s sur pilotis et des tableaux électrique­s en hauteur. Un seul a dû quitter son habitation. « Nous n’avons plus de wifi et de télévision mais aucun problème d’électricit­é », raconte Hakim Attouche, qui habite au fond de l’avenue. L’entraide est de mise entre

voisins. « C’est le système D dans le quartier. Un voisin a lui-même bloqué l’arrivée de l’eau à son portail avec des planches. Un autre laisse son jardin ouvert pour nous permettre de sortir de la rue car les passerelle­s ne vont pas

jusqu’au bout de l’allée », précise une riveraine, dont le jardin est visité par des canards depuis quelques jours.

Contaminat­ion et effondreme­nt

Hakim Attouche souligne les contaminat­ions possibles par

l’eau. « Nous ne buvons plus l’eau du robinet. Les poubelles, les égouts… Tout vient se mélanger à l’eau. Mon chat est malade depuis plusieurs jours ce qui est peut-être lié à l’eau qu’il a bue, selon le vétérinair­e. »

D’après une habitante d’une rue voisine, elle aussi touchée par les inondation­s, la décrue va être longue en raison de la période hivernale.

« On nous a conseillé de surveiller nos murs pendant six mois, à cause des risques d’effondreme­nt », ajoute-telle.

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