La Marne (édition Meaux)

La solidarité s’organise pour la décrue à venir

- Florence Mallégol Les sinistrés peuvent se faire connaître auprès de la mairie : secretaria­t-general@lagny-sur-marne.fr

Lagny- « sous » -Marne, c’est le nouveau surnom donné à la commune depuis plus d’une semaine. Le quai de la Gourdine a disparu sous les eaux. Le quartier Marne et Chigny est envahi par la rivière. Plus aucun brin d’herbe du square Foucher de Careil n’est visible. Le parking du centre des impôts est devenu le terrain de jeu des cygnes. La maternelle Saint-Laurent été fermée. Néanmoins, l’eau du robinet est toujours consommabl­e.

Pour rentrer chez eux, les habitants jouent les funambules et marchent, avec prudence, sur les quatre kilomètres de passerelle­s installées en urgence par les services municipaux. Mais deux jours après leur mise en place, une partie était déjà sous l’eau à cause de la montée de la Marne. Elle a atteint 3,83 mètres vendredi 26 janvier avant de baisser légèrement au début de cette semaine. Une nouvelle montée est prévue d’ici quelques jours avant une décrue très lente.

Richard, résidant chemin de Quincangro­gne, surveille la nuit la progressio­n de l’eau. « Je suis sorti toutes les deux heures. J’ai mis un laser au pied de ma porte pour ne pas me faire surprendre. »

« Les maisons ne sont pas inondées »

Malgré la progressio­n de l’eau, les habitants restent plutôt sereins. Sur le quai de la Gourdine, la plupart des maisons sont construite­s en hauteur. « Nos maisons ne sont pas inondées car elles ont été construite­s en conséquenc­e en prenant comme référence la crue de 1910 », explique une habitante. L’eau rentre dans les caves, noie les voitures. Elle crée aussi des infiltrati­ons qui peuvent dégrader les habitation­s.

Les Latignacie­ns habitant loin des bords de Marne se pressent sur le square Paul-Tessier ou au niveau du chemin de Quincangro­gne pour observer ce phénomène naturel. Ces « touristes » sont même munis d’appareils photos. Le week-end dernier, la mairie a tout de même rappelé que les passerelle­s installées devaient être utilisées en priorité par les habitants du quartier sous les eaux.

La solidarité s’est mise en place au fur et à mesure. Sur Facebook, un groupe a été créé : Réseau d’Entraide des Latignacie­ns sinistrés par la Marne. Par ailleurs, le CCAS de la commune recueille toutes les propositio­ns d’aide. Des coups de main qui seront les bienvenus quand la décrue s’amorcera.

Un numéro d’astreinte

La Ville de Lagny-sur-Marne a activé son plan communal de sauvegarde mercredi 24 janvier. Elle a mis en place un numéro d’astreinte (01 74 92 12 99). Les habitants peuvent contacter les services de la ville 24h/24. Elle a pris un arrêté temporaire d’interdicti­on de circulatio­n de toutes les voies perpendicu­laires à la Marne hormis dans l’hyper centre-ville. Elle a doublé ses équipes d’astreinte. La police municipale tourne plus tard dans la soirée.

Le gymnase Cosec a été réquisitio­nné pour les sinistrés. Des lits de camps et des couverture­s ont été apportés sur place. Une aide qui pourrait être indispensa­ble dans les jours qui viennent car une cinquantai­ne de foyers est privée de gaz. Ils n’ont plus d’eau chaude ni de chauffage. La situation devrait perdurer encore une semaine. « Nous avons eu une personne qui est venue se doucher au gymnase », précise la commune. « Une cinquantai­ne de familles a quitté son habitation. Comme la crue a été lente, les habitants ont eu le temps de contacter leur assurance et d’obtenir des nuits à l’hôtel. » ■

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