Retour des châsses restaurées PATRIMOINE.
Vendredi 28 octobre, quelques jours avant la Toussaint, l’église de Jouarre dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul a vu revenir ses neuf châsses restaurées.
Neuf châsses, faites de bois et d’or scintillant, avaient été prises en charge par un restaurateur d’Auxerre dans l’Yonne. Une fois remises en état, il a fallu replacer à l’intérieur les reliques des saints. La cérémonie s’est déroulée vendredi, en l’église Saint-Pierre et Saint-Paul.
C’est le père Philippe Legrand, chanoine de la cathédrale de Meaux et responsable de la commission des Arts sacrés du diocèse qui officiait : « Nous allons réintégrer les reliques et authentifier l’acte avec un procès-verbal, grâce aux signatures de témoins, puis j’apposerai un sceau de cire sur le document qui sera inséré dans chaque châsse. Deux autres procès-verbaux seront conservés en archives » .
Dans l’église jotrancienne, l’émotion était grande et le moment solennel. En effet, les châsses n’avaient pas été ouvertes depuis les années 1990, d’après les archives de l’abbaye. Témoins de l’événement, la mère abbesse Christophe et soeur Anne-Joseph, représentaient la communauté bénédictine de Notre-Dame de Jouarre.
Un patrimoine malmené par le temps
Tous les ans à la Pentecôte, les châsses sortent de l’église pour un pélerinage dans les rues de la ville. « Malheureusement les affres du temps ont eu raison du bois et ont terni les dorures. Certaines étaient déconsolidées : il fallait agir » , a précisé Romain Andreotti, directeur des services à la mairie de Jouarre.
Le père Philippe Legrand a rappelé que ces châsses « font partie de l’histoire, de la spiritualité et de la culture, tout en faisant acte de mémoire pour nous et pour les générations futures. » Fabien Vallée, le maire, a soutenu pour sa part « le bel exemple de solidarité suivi par la population et l’engouement public quand la souscription a été lancée » .
Les châsses font partie du mobilier de la commune, mais les ossements contenus dans ces dernières sont la propriété de l’Eglise.
D’importants dons
Le budget total de la restauration s’est élevé à 25 000 € hors taxes pour les neuf châsses. « Nous avons obtenu 80 % de subventions de l’Etat et du Département, a expliqué Romain Andreotti. La Fondation du Patrimoine est entrée dans le projet ainsi que la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Une souscription a été lancée. Nous attendions 5 000 € et nous avons eu beaucoup plus de dons. Une châsse en cristal, puis la rosace centrale de l’église et certainement par la suite la toiture de la crypte seront remis en état dans un proche avenir. »
Sept châsses des XVIe et XVIIe siècles vont regagner les abords de l’autel central et les deux autres, du XIIIe siècle, ont d’ores et déjà repris place dans des vitrines de verre.