La pompe la moins chère du département
Le plan irrésistible : faire le plein gratuitement ou presque… Il suffisait d’un billet de 20 euros pour rémunérer les intermédiaires. Le rendez-vous était fixé le soir à l’Intermarché de Moussy-le-Neuf. Là, l’intermédiaire muni d’un boîtier qui débloque la pompe attendait ses « clients ». Jusqu’au 28 octobre, où deux personnes plus les intermédiaires ont été pris en flagrant délit. En un mois, la grande surface, par ailleurs en procédure de sauvegarde, a vu s’envoler 26 254 litres de carburant. Le préjudice est évalué à 30 900 euros.
Lundi 31 octobre, dans le box du tribunal correctionnel de Meaux, l’intermédiaire et un comparse, qui lui servait de chauffeur moyennant quelques pleins de carburant gratuits, ont comparu. Deux autres prévenus étaient entendus : un « client » venu avec sa camionnette contenant un réservoir de 1 000 litres et 27 bidons, ainsi qu’un copain, qui l’accompagnait pour voir.
Escroquerie en bande organisée ?
Les deux avocats de la défense ont réfuté ce chef d’inculpation. « À Pantin, dans un bar à Gagny, plein de personnes étaient au courant… Quelle organisation ? Si c’était une bande organisée, on devrait voir ici les onze autres prévenus. Si on voulait prouver une escroquerie en bande organisée, il fallait enquêter pour le démontrer » a plaidé Maître Mbarki. « Regardez notre client, il a commencé par refuser plusieurs fois » , a souligné Maître Granata. Le procureur a mis en avant le préjudice porté à l’Intermarché, déjà dans une situation économique difficile. « On ne va pas leur faire porter le poids de sa situation, ils n’y sont pour rien » , a réfuté Me Mbarki. Quant à l’intermédiaire, qui manipulait le boîtier et les codes, il n’a jamais voulu dénoncer ses comparses. « J’ai peur » , a-t-il avoué.
Il a néanmoins écopé de 8 mois d’emprisonnement avec 4 mois de sursis et 2 ans de mise à l’épreuve, avec une obligation de travail et de formation, ainsi que celle d’indemniser l’Intermarché. Son chauffeur est condamné à 6 mois avec sursis avec mise à l’épreuve de 2 ans, obligation de travail et de formation ainsi que l’indemnisation du magasin. Les « clients », jugés coupables de recel d’escroquerie, respectivement à 140 h et 105 h de travaux d’intérêt général sur 18 mois. Le tribunal civil jugera le 14 février l’indemnisation de la société gérante de l’Intermarché.