Pont d’Achères : l’agglo exige une étude d’impact « sérieuse et actualisée »
Redoutant une explosion du trafic routier sur son territoire et les conséquences néfastes sur le cadre de vie de milliers de riverains, l’agglo de Cergy-Pontoise demande que le projet du pont d’Achères, porté par le Conseil départemental des Yvelines, soit accompagné d’une étude d’impact.
Cergy-Pontoise a peur. Peur que le très controversé projet du pont d’Achères n’entraîne une explosion du trafic routier sur son territoire. Peur aussi que le cadre de vie de milliers de riverains ne fasse les frais de ce dessein qui prévoit de relier d’ici à 2027, via un viaduc surplombant la Seine, la Rd 190 à la Rd 3. Et, au-delà, l’A13 à l’A15. Une A104 bis dénoncent les associations de défense de l’environnement opposées à cette infrastructure routière estimée à 200 millions d’euros et portée par le Conseil départemental des Yvelines.
Une Rn 184 déjà saturée
Représentée par Eric Nicollet (Ps), vice-président à la mobilité, lors de la manif’ orchestrée contre le dessein, le dimanche 3 mars, à Carrières-sous-Poissy, l’agglo de Cergy-Pontoise n’a pas l’intention de rester silencieuse. Lors du dernier conseil communautaire, ses élus ont ainsi adopté une motion visant à obtenir une étude d’impact « sérieuse et actualisée. »
Transmis aux préfets de la Région Ile-de-France et du Val-d’Oise, aux présidents des Conseils départementaux des Yvelines et du Val-d’Oise ainsi qu’aux présidentes de la Région Ile-de-France et de la Communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (Gpseo), le texte précise clairement la positon des élus de l’ex-Ville nouvelle. A l’unanimité, ils jugent que le projet du Pont d’Achères est « de nature à accroître significativement le trafic de transit sur le territoire cergypontain, et particulièrement sur la Rn184 dans la traversée d’Eragny et de Saint-Ouen-l’Aumône, alors même que cette voie supporte déjà quotidiennement près de 80 000 véhicules par jour et que les études de trafic qui ont conduit à déclarer ce projet d’utilité publique le 8 février 2013 ont été menées en 2006, il y a 18 ans, et n’ont pas apprécié l’impact de cette liaison sur le territoire cergypontain. » Traduction : il est urgent de tout revoir !
Parmi les élus de l’assemblée cergypontaine, le maire d’Eragny-sur-Oise, Thibault Humbert (Lr), n’est pas le moins tourmenté. « On voit d’un très mauvais oeil cette nouvelle couture routière qui amènerait une augmentation du trafic sur une Rn 184 qui est déjà saturée, puisqu’on aurait une liaison directe entre l’A 13 et l’A15 et, au-delà, l’aéroport de Roissy. C’est une vraie inquiétude ».