Polémique autour de l’installation d’une antenne 5G de 42m de hauteur
Un projet d’installation d’une antenne 5G crée un conflit entre la municipalité et une partie des habitants. La municipalité assure qu’elle écoutera l’avis des Wéziens.
« C’est un projet quelque peu fait dans notre dos. »
Agacés, plusieurs habitants de Saint-Witz se sont réunis, mercredi 28 février, pour protester contre le projet de construction d’une antenne 5G dans le bas de la ville, au niveau du terrain de foot Charles-Peguy. Cette antenne de 42 m de hauteur « ne doit pas voir le jour »
insistent ses détracteurs, qui ont lancé une pétition pour tenter de faire interdire son installation.
Jamais abordé
À la lisière de la forêt, l’entreprise d’antennistes Keos a proposé à la mairie de construire une antenne 5G. La pollution environnementale est en question. « Il y a très fréquemment des cerfs et une grande biodiversité autour des points d’eau derrière le terrain de foot. Cette zone sauvage doit le rester ».
Les questions de santé préoccupent également les riverains. « La 5G, ce sont des ondes par à-coups. Cela peut créer des dysfonctionnements pour la faune et la flore. La 4G est une onde continue à laquelle elles peuvent s’habituer. »
Trop proche des habitations
D’autant que la proximité de l’antenne avec les premières habitations. « C’est à 60 mètres des jardins et 100 m des premières maisons », déplore Marion Berson-Geant, conseillère municipale d’opposition. « Le sujet n’a jamais été abordé en bureau municipal », ajoute-t-elle.
Les opposants au projet, qui se sont réunis en un collectif « Non à l’antenne 5G », affirment que la réglementation impose 100 mètres au minimum, mais recommande une distance de 300 mètres.
« En regardant le Plan local d’urbanisme (Plu), on voit que cette parcelle de terrain est située en zone naturelle (N). Or, on ne peut pas construire en zone N, ça ne respecte pas les règles d’urbanisme », explique Alexandre Dorey, opposant au projet.
Un report qui fait polémique
Une installation qui interpelle les habitants, qui ne comprennent pas l’utilité de cette antenne de 42 m de haut. « Nous sommes très bien lotis en termes de connexion Internet, il y a déjà de la 5G presque partout dans le village. De plus, une antenne surplombe déjà Saint-Witz. On se demande la réelle utilité de ce projet, souligne Marion Berson-Geant. Seuls quelques habitants rencontrent des difficultés, mais c’est le cas dans toutes les communes », indique Non à l’antenne 5G.
« Nous sommes dans un flou total », déplore le collectif. Ce « terrain communal et donc public », selon eux, ferait aussi chuter la valeur des biens immobiliers, de 30 à 40 %. « Pour l’instant, on est au calme, on voudrait que ça le reste. » Les habitants disent « être entre deux sons de cloche » et « ne pas savoir quelle est la réelle position du maire ».
Deux pétitions, une en ligne et une manuscrite, ont récolté, en tout, près de 900 signatures, selon les habitants. Une mobilisation massive en défaveur du projet.
Une réunion publique avec l’antenniste Keos devait se tenir, mercredi 28 février. Celle-ci a été repoussée au 20 mars. « On pense que c’est pour laisser du temps à l’entreprise de préparer sa défense », fustige le collectif.
Un maire plutôt contre
Frédéric Moizard, maire de Saint-Witz, déclare qu’il a « simplement donné son accord pour qu’une étude soit menée ». L’élu assure que « ça n’engage en rien la Ville à construire une antenne ».
L’édile tient à donner la parole aux citoyens. Une consultation publique est organisée jusqu’au 25 mars. Les Wéziens peuvent donner leur avis en mairie ou par courrier, afin d’avertir le conseil municipal sur leur volonté, ou non, de faire vivre le projet. « Je n’ai aucune intention d’aller contre l’avis des habitants », ajoute-t-il.
« Il y a eu un certain emballement autour de cette situation. Je le répète, rien n’est acté », explique Frédéric Moizard. Pour l’instant, suite aux premières réactions de la population, le maire reste en retrait. « Cela apporterait un plus, mais pas de manière significative. Ce serait simplement un peu mieux. »
L’élu ne se dit « pas convaincu de la nocivité totale des ondes 5G. Nous suivons l’évolution des études sur le sujet », précise-t-il. En ce qui concerne le placement en zone N, il indique « qu’on peut bénéficier d’une dérogation au niveau d’un plan national de déploiement par l’État, comme c’est le cas pour la 5G ».