Pont d’Achères : la justice décide le maintien du chantier
Lundi 4 décembre, le tribunal administratif de Versailles a débouté les six associations environnementales opposées au projet du pont d’Achères, qui demandaient de suspendre le chantier.
L’audience du référé-suspension du projet du pont d’Achères, surnommée l’A104bis, s’est tenue au tribunal administratif de Versailles, mercredi 29 novembre.
Six associations environnementales opposées à la construction contestée d’un nouveau franchissement de la Seine de 2×2 voies de 32 m de large, destiné à relier la RD30 et la RD190, sur les communes d’Achères, Carrières-sous-Poissy, Chanteloup-les-Vignes, et Triel-sur-Seine, demandaient l’arrêt des travaux. Le chantier a, en effet, débuté depuis plus d’un mois sur l’île de la Dérivation, soulevant une vague de contestation, notamment lorsque les premiers arbres ont été abattus.
Défrichages ou non de parcelles privées
Afin d’obtenir gain de cause, les associations via la voix de leur avocat, Alexandre Faro, ont assuré que les travaux de défrichement ont été effectués sur des parcelles privées. « Cela concerne 26 propriétaires », a assuré Alexandre Faro.
Les associations ont également avancé le fait que certains oiseaux n’étaient pas référencés dans l’arrêté préfectoral de juillet dernier permettant la réalisation du chantier. L’oedicnème criard, espèce protégée, serait présent sur le site des travaux selon les associations et leur spécialiste, Etienne Piechaud. Un argument repris à l’audience par Alexandre Faro.
En réponse, le Département et la préfecture ont répondu que le chantier ne pouvait pas être suspendu, car il ne répondait pas aux critères juridiques d’un référé-suspension. « La décision n’est pas urgente, car les travaux de défrichage ont été effectués et sont terminés. Il n’y a pas urgence à agir et il n’y a pas de caractère d’illégalité », ont estimé leurs avocates.
Concernant les terrains privés, « certaines parcelles ont été incluses dans l’arrêté au cas où, car il y a des réalités de chantier que l’on ne connaît pas, mais personne n’est intervenu sur ces terrains privés», a assuré Maître Emmanuelle Baron, l’avocate du Département.
Cette dernière a précisé que les experts de la collectivité ont apporté la preuve que l’oedicnème criard ne niche pas sur ces parcelles concernées par les défrichements. « Il y a eu plusieurs études en 2010, 2015, 2019, 2020 et 2023. On reste attentif, car la nature est mouvante », a indiqué l’avocate.
Lundi 4 décembre, le tribunal administratif a finalement jugé qu’il ne fallait pas interrompre les travaux.
Florent JACONO pour 78 Actu
avec Joseph CANU