Drogue au volant : la traque aux « shootés dès le matin »
« Nous ne les avons pas vus venir », avoue Jean-Yves Latournerie. À l’occasion de la présentation des chiffres de la délinquance, le préfet du Vald’Oise a dévoilé un nouveau phénomène qui frappe le département. La consommation de drogue par des usagers de la route avant de se rendre au travail. « Des actifs qui sont contrôlés sous l’emprise de produits stupéfiants vers 9-10h, sur le chemin du bureau. Des gens shootés dès le matin ! » Il s’agit là d’une des caractéristiques à l’origine de « la série macabre » sur les routes du Val-d’Oise en 2017. « Une année noire » avec pas moins de 39 tués contre 19 en 2016. « Des victimes majoritairement âgées de 20 à 40 ans, ayant consommé de l’alcool ou de la drogue, parfois les deux combinés », observe Jean-Yves Latournerie.
Pour lutter contre ce phénomène, outre le déploiement de nouveaux tests salivaires permettant de détecter les différents types de drogues, policiers et gendarmes ont réorienté certains services pour traquer les usagers sous stupéfiants. « Nous effectuons davantage de contrôles le matin sur les axes empruntés par les automobilistes en direction des agglomérations où nous avons constaté une augmentation du nombre d’accident, » indique le colonel Charles-Antoine Thomas et d’annoncer « une politique forte menée avec la police » qui passe notamment par des contrôles routiers coordonnés « pour montrer aux gens qu’ils ne peuvent pas y échapper, quel que soit leur itinéraire ».
Si la résine de cannabis et l’herbe restent les principales drogues consommées, les forces de l’ordre notent également une augmentation de le prise de cocaïne notamment à la sortie des boîtes de nuit. « C’est un vrai problème de santé publique avec une banalisation de la consommation de stupéfiants notamment chez les plus jeunes », fustige Frédéric Lauze, directeur départemental de la sécurité publique. Ceci, alors que des missions de prévention sont menées dans les collèges et les lycées, des stages étant même effectués pour certains dans les commissariats. « Un dispositif qui va se développer et s’étendre », souligne le préfet tandis qu’en terme de répression, une nouvelle unité motorisée de gendarmes sera prochainement déployée dans le secteur de Beaumont-sur-Oise et Persan où la consommation de drogues est importante chez les jeunes.
« Une politique forte »