Stationnement payant: la grogne monte
Sortant d’une boutique de produits chinois et s’apprêtant à reprendre son véhicule, Raymond Duprat s’agace. On vient de lui apprendre la mise en place, par la municipalité, du stationnement payant à partir du mois de février 2017 (notre édition du 2 novembre). « Ils cherchent du fric là où il y en a ! »
« C’est de l’arnaque »
Ici, au centre commercial Cadet de Vaux, on peut stationner en zone rouge (45 minutes) ou bleue (1h30). « C’est de l’arnaque, poursuit Raymond. Je ne comprends pas. Si on met encore des contraintes, les gens risquent de faire leurs courses ailleurs. »
L’idée d’une demi-heure gratuite, « ça peut convenir à certains, mais pas à tous. Si on veut lutter contre ceux qui squattent, la solution c’est une aubergine (Ndlr, Asvp) qui fasse le tour régulièrement.»
C’est aussi l’opinion du patron du Café La 3e Avenue, Patrick Yabas. « On va demander aux clients qui restent ici tout l’après-midi à aller chaque heure prendre un ticket ? Non, ça ne va pas !».
Au salon de coiffure, la responsable, Martine, a cependant l’espoir que ce soit « la solution pour éviter les voitures ventouses. Le samedi, on ne trouve pas de place. Et ce ne sont pas nos clients qui se garent ici ».
Assis en train de se faire couper les cheveux, l’un d’eux s’interroge. « Si c’est payant et que les Asvp ne passent pas, ça ne sert à rien », confie Stéphane, qui avouant son mécontentement : «Payer, toujours payer… On est des moutons ». À la boulangerie, Marie-Jo Buisson, qui a assisté aux réunions avec la mairie, pense que « une demi-heure de gratuité, ce n’est pas suffisant. Il faut aussi trouver une solution pour les commerçants et les salariés. Le plus important c’est qu’il y ait des passages d’Asvp. » Raymond avance l’idée de barrières « comme à Enghien. On paye en fonction du temps passé ». Selon MarieJo, ça ne tiendrait pas, « à cause des dégradations ».
Anthony, le marchand de journaux, reconnaît qu’ « il y a des gens qui abusent en matière de stationnement. De là à faire payer tous les clients, je ne suis pas trop d’accord. Le disque, c’est très bien. Il faut juste contrôler régulièrement ». Un client trouve le stationnement payant « bien dommage ». « Plus personne ne va venir », glisse un autre.
Bernard Sage, responsable de la boutique presse de la place Charles-de-Gaulle, à deux pas de la mairie, ne sait pas « si c’est la bonne solution. Je pense qu’il faut une heure de gratuité, pour que les gens aient le temps de faire leurs courses au supermarché par exemple. Si on se fait verbaliser pendant ses achats, je crains que ça ne les fasse fuir. Les nouvelles constructions n’ont qu’une place de parking par logement, là est le souci. Et faire des parkings souterrains, c’est compliqué ».
Et le commerçant de s’inquiéter pour tous ceux qui travaillent. « Pensons aux salariés smicards. S’ils doivent payer 4 ou 5 euros par jour, ça fait près de 100 euros par mois ! C’est une somme. Même un forfait à 50 euros.»
Devant l’agence immobilière Laforêt, des employées fument dehors. Elles ne disent pas autre chose. « Ça ne nous arrange pas ! Tout ça c’est un prétexte. C’est une raison financière ».
« Beaucoup de clients râlent en apprenant ça », avoue Anaïs, à la tête du salon de coiffure Kõme. On sortira payer quand on verra débarquer les Asvp. » Ses employées sont remontées. « C’est catastrophique ! » s’emporte l’une d’elles.
Dans la rue en face, la responsable du pressing est « totalement contre, c’est emmerder le monde. À Sannois, la municipalité est repassée à la zone bleue. Ici, on fait le contraire. C’est n’importe quoi !»
À Franconville comme dans d’autres villes où le stationnement payant a été mis en place, ça ne passe pas… Et les réactions sur les réseaux sociaux ne sont guère plus enthousiastes, c’est un euphémisme…
« Les clients râlent »