La Gazette Val d'Oise

Stationnem­ent payant: la grogne monte

- Daniel CHOLLET

Sortant d’une boutique de produits chinois et s’apprêtant à reprendre son véhicule, Raymond Duprat s’agace. On vient de lui apprendre la mise en place, par la municipali­té, du stationnem­ent payant à partir du mois de février 2017 (notre édition du 2 novembre). « Ils cherchent du fric là où il y en a ! »

« C’est de l’arnaque »

Ici, au centre commercial Cadet de Vaux, on peut stationner en zone rouge (45 minutes) ou bleue (1h30). « C’est de l’arnaque, poursuit Raymond. Je ne comprends pas. Si on met encore des contrainte­s, les gens risquent de faire leurs courses ailleurs. »

L’idée d’une demi-heure gratuite, « ça peut convenir à certains, mais pas à tous. Si on veut lutter contre ceux qui squattent, la solution c’est une aubergine (Ndlr, Asvp) qui fasse le tour régulièrem­ent.»

C’est aussi l’opinion du patron du Café La 3e Avenue, Patrick Yabas. « On va demander aux clients qui restent ici tout l’après-midi à aller chaque heure prendre un ticket ? Non, ça ne va pas !».

Au salon de coiffure, la responsabl­e, Martine, a cependant l’espoir que ce soit « la solution pour éviter les voitures ventouses. Le samedi, on ne trouve pas de place. Et ce ne sont pas nos clients qui se garent ici ».

Assis en train de se faire couper les cheveux, l’un d’eux s’interroge. « Si c’est payant et que les Asvp ne passent pas, ça ne sert à rien », confie Stéphane, qui avouant son mécontente­ment : «Payer, toujours payer… On est des moutons ». À la boulangeri­e, Marie-Jo Buisson, qui a assisté aux réunions avec la mairie, pense que « une demi-heure de gratuité, ce n’est pas suffisant. Il faut aussi trouver une solution pour les commerçant­s et les salariés. Le plus important c’est qu’il y ait des passages d’Asvp. » Raymond avance l’idée de barrières « comme à Enghien. On paye en fonction du temps passé ». Selon MarieJo, ça ne tiendrait pas, « à cause des dégradatio­ns ».

Anthony, le marchand de journaux, reconnaît qu’ « il y a des gens qui abusent en matière de stationnem­ent. De là à faire payer tous les clients, je ne suis pas trop d’accord. Le disque, c’est très bien. Il faut juste contrôler régulièrem­ent ». Un client trouve le stationnem­ent payant « bien dommage ». « Plus personne ne va venir », glisse un autre.

Bernard Sage, responsabl­e de la boutique presse de la place Charles-de-Gaulle, à deux pas de la mairie, ne sait pas « si c’est la bonne solution. Je pense qu’il faut une heure de gratuité, pour que les gens aient le temps de faire leurs courses au supermarch­é par exemple. Si on se fait verbaliser pendant ses achats, je crains que ça ne les fasse fuir. Les nouvelles constructi­ons n’ont qu’une place de parking par logement, là est le souci. Et faire des parkings souterrain­s, c’est compliqué ».

Et le commerçant de s’inquiéter pour tous ceux qui travaillen­t. « Pensons aux salariés smicards. S’ils doivent payer 4 ou 5 euros par jour, ça fait près de 100 euros par mois ! C’est une somme. Même un forfait à 50 euros.»

Devant l’agence immobilièr­e Laforêt, des employées fument dehors. Elles ne disent pas autre chose. « Ça ne nous arrange pas ! Tout ça c’est un prétexte. C’est une raison financière ».

« Beaucoup de clients râlent en apprenant ça », avoue Anaïs, à la tête du salon de coiffure Kõme. On sortira payer quand on verra débarquer les Asvp. » Ses employées sont remontées. « C’est catastroph­ique ! » s’emporte l’une d’elles.

Dans la rue en face, la responsabl­e du pressing est « totalement contre, c’est emmerder le monde. À Sannois, la municipali­té est repassée à la zone bleue. Ici, on fait le contraire. C’est n’importe quoi !»

À Franconvil­le comme dans d’autres villes où le stationnem­ent payant a été mis en place, ça ne passe pas… Et les réactions sur les réseaux sociaux ne sont guère plus enthousias­tes, c’est un euphémisme…

« Les clients râlent »

 ??  ?? La zone rouge, au centre commercial Cadet de Vaux, permet de stationner quarante cinq minutes. En face, c’est 1h30 sur la bleue. Bientôt, des horodateur­s seront installés.
La zone rouge, au centre commercial Cadet de Vaux, permet de stationner quarante cinq minutes. En face, c’est 1h30 sur la bleue. Bientôt, des horodateur­s seront installés.

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