La Gazette Val d'Oise

1200 migrants débarquent à Cergy Pontoise et Sarcelles

Leur séjour doit s’étirer jusqu’à fin mars. Vendredi matin, hommes, femmes et enfants issus du campement parisien de Stalingrad ont trouvé refuge sur l’île de loisirs.

- Jérôme CAVARETTA

Ils sont arrivés sous une pluie glaciale à bord de car chargés de leurs maigres bagages. Vendredi matin, 150 migrants, hommes, femmes et enfants pour la plupart de nationalit­é afghane, soudanaise et somalienne mais aussi érythréenn­e, serbe, irakienne, albanaise et gabonaise ont trouvé refuge au centre d’hébergemen­t Hubert-Renaud de l’île de loisirs de Cergy-Pontoise. Une opération de mise à l’abri humanitair­e orchestrée par le gouverneme­nt et née de la volonté de démanteler le campement parisien de Stalingrad, aux conditions sanitaires indignes.

Cinq mois

Au total, 3 852 migrants ont été orientés par les services de l’État vers 78 centres d’hébergemen­t francilien­s parmi lesquels l’île de loisirs, le complexe Marcel-Paul de Vauréal et l’ancienne maison de retraite du Cèdre Bleu de Sarcelles. 1 200 de ces hommes et femmes, fuyant la guerre et la misère pour une vie meilleure, ont été accueillis dans le Val-d’Oise. L’an dernier déjà, en septembre 2015, 110 réfugiés Irakiens et Syriens avaient séjourné trois mois au centre Hubert-Renaud.

À nouveau sollicitée, l’île de loisirs, propriété de la Région passée entre-temps sous le giron de la droite, a cette fois dit non. Mais le préfet n’a pas reculé. Et décidé de réquisitio­nner le site jusqu’au 31 mars. Un passage en force que Gérard Seimbille, le président Lr de l’île de loisirs, digère mal. « Je ne peux pas être satisfait de cette réquisitio­n, j’espère simplement que les travaux de réhabilita­tion du centre Hubert-Renaud qui devaient débuter en février 2017 en vue d’accueillir en septembre prochain quarante jeunes du pôle France de hockey sur glace pourront être menés dans les délais. Cette décision aura également un impact sur les réservatio­ns enregistré­es au centre de séjour que nous allons sans doute devoir annuler. C’est une atteinte à notre dynamique.» S’il espère un départ des migrants, dont le coût du séjour est acquitté par l’État, vers des centres d’hébergemen­t pérennes avant le 31 mars, le président l’assure : « Il y a un aspect humain auquel on ne peut pas être insensible. On fera tout pour que ça se passe le mieux possible».

Réconfort

Café, thé, gâteaux, à peine installés dans le paisible hameau de Ham, les migrants y ont trouvé chaleur et réconfort. À la baguette,l’associatio­n Coallia, spécialisé­e dans l’insertion et l’hébergemen­t social, qui assure une prise en charge humanitair­e, sociale, médicale et administra­tive. Un accueil dont se félicitent Jean-Paul Jeandon, maire Ps de Cergy et Joël Motyl, premier vice-président Ps de l’île de loisirs, présents vendredi matin sur l’île de loisirs. « On a tous une responsabi­lité dans cette affaire et on se doit d’exercer un devoir de solidarité, estime le dernier cité. On va perdre quelques réservatio­ns mais il n’y aura pas d’effet sérieux sur la réputation de l’île de loisirs. Si tout le monde faisait un effort… ».

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150 migrants issus du campement parisien de Stalingard ont trouvé refuge vendredi matin au centre de séjour Hubert-Renaud. Un hébergemen­t d’urgence qui doit durer cinq mois.

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