La Gazette de la Manche

Il bat sa femme par « inadvertan­ce » !

- B.M. (PressPeppe­r)

Sourdeval. Le tribunal correction­nel de Caen a jugé et condamné mardi 21 novembre 2017 un homme de 50 ans, poursuivi pour avoir menacé et agressé son ancienne compagne. Il lui reprochait notamment de ne pas lui donner de nouvelles de leur fils, âgé de cinq ans.

« C’est simple, votre ancienne concubine et vous partagez une relation pathogène » . Face au prévenu qui comparaît libre, le président du tribunal, Christophe Subts, coupe court à la discussion. A la barre, le quinquagén­aire stoppe son monologue contre son ancienne compagne. Il est poursuivi pour l’avoir giflée à plusieurs reprises, lors d’une rixe conjugale.

Les faits remontent au 21 juin 2014. Le couple se dispute pour la énième fois. Le ton monte, les insultes fusent et puis, les premiers coups. Alors que Virginie* cherche à prévenir les gendarmes, le prévenu « la poursuit dans le couloir, menace de la tuer et tente de l’étrangler » , détaille le magistrat. Présente à l’audience, la jeune femme dit voir perdu connaissan­ce quelques instants.

A la barre, Pascal compose quant à lui avec une mémoire qui lui joue des tours. Il explique maladroite­ment l’avoir peut-être étranglée « par inadvertan­ce » , pour l’obliger à lâcher son téléphone portable. Interrogé par le président du tribunal, le prévenu l’assure : il n’est pas un homme violent. Seulement, la suite des événements le contredit rapidement.

Un an plus tard, en effet, le quinquagén­aire récidive. Il harcèle sa victime de SMS de menaces, lui conseille de déménager « très vite, et très loin » . Lui relativise : « Je voulais lui mettre la pression pour la pousser à me donner des nouvelles de mon fils » . Il n’avait alors aucun droit de visite.

Pour l’avocate de la partie civile, Virginie vit aujourd’hui « en état d’alerte per- manent » . C’est une femme « angoissée, apeurée par cet homme violent et virulent » . L’avocate demande au tribunal de le condamner à verser à sa cliente 1 000 euros en réparation de son préjudice moral.

Après en avoir délibéré, le tribunal suit les réquisitio­ns du parquet.

Le compagnon violent est condamné à quatre mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans. Il lui est interdit d’entrer en contact avec son ex-compagne, à qui il doit verser 300 euros de dommages et intérêts, et de fréquenter le quartier de Caen où elle vit désormais.

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