Leur « Grand départ » pour leur grand combat
Mardi 27 juin, les membres de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et les JA (Jeunes Agriculteurs) de la Manche se sont rassemblés, place Carnot, à Avranches, pour le début de trois étapes d’un Tour « spécial » en deu
Afin de faire connaître et réagir sur la situation de crise que vit le monde agricole en ce moment, les volontaires se sont rassemblés autour de trois caravanes, décorées de moutons, vaches, cochons et paniers de légumes, graphées par Cyrille Corlays, graphiste local. Il s’agit d’un clin d’oeil à l’événement du moment, mais aussi d’un moyen d’attirer l’attention des élus locaux et des particuliers sur les 208,6 millions d’euros de perte que la FDSEA prévoit pour les agriculteurs de la Manche en 2016.
Deux jours en 4 étapes
Le tour spécial des agriculteurs se compose de 4 étapes : Avranches, Coutances, Cherbourg et Saint-Lô. « Tout le monde est invité à chaque pôle » pour discuter et échanger sur l’avenir de la profession et ses problèmes, explique Isabelle Lottin, vice-prési- dente de la FDSEA et membre de la chambre d’agriculture. « Les élus locaux et les organisations du monde agricole » (CER, expert comptable…) ont été invités à l’action menée par la fédération. L’objectif premier de ces deux jours est « une prise de conscience » , rappelle-t-elle.
Une famille de problèmes
La FDSEA et les JA de la Manche pointent du doigt trois problèmes, qui pourraient être autant de solutions pour limiter la précarité dans ce secteur d’activité.
Tout d’abord, le syndicat relève que le Plan de soutien à l’élevage (PSE) n’a pas bénéficié à tous ceux qui en avaient fait la demande. Ils demandent donc une augmentation de la taille de l’enveloppe de fond destinée à compenser leurs pertes. Ils restent toutefois lucides : « difficile de s’en sortir sur le marché extérieur, mais, point de vue local, on veut que nos élus respectent ce qu’ils ont annoncé » , commente Sylvain Lemorel, secrétaire adjoint de la FDSEA à Mortain.
Ensuite, les agriculteurs de la fédération souhaiteraient un allégement des « directives et réglementations, impactants sur la gestion de leurs exploitations. Les contraintes se multiplient autour de l’activité agricole, diminuant ainsi leur potentiel compétitif. Ils demandent un peu plus de flexibilité. Par exemple sur la réglementation BCAE 7, relative au maintien des particularités topographiques » , soit les haies, les mares, les bosquets qui, passés une certaine taille, ne peuvent plus être enlevés, sauf sur déclaration préalable.
La dernière revendication de la fédération et des Jeunes Agriculteurs porte sur la RHF (Restauration Hors Foyer), soit les cantines, les hôpitaux, les maisons de retraite… « Tout est géré par les communes » , indique Sylvain Lemenorel. La fédération a effectué des contrôles dans ces établissements et « 70 % des entreprises ayant été sélectionnés par appels d’offres ne tenaient pas compte des produits locaux » . Un marché potentiel pour les agriculteurs en perte d’activité. « On veut publier les bons et les mauvais élèves » , ajoute M.Lemenorel. « Le monde agricole est encore en crise et les agriculteurs s’enfoncent de plus en plus » , constate Mme Lottin. « Il faut que la RHF comprenne qu’on peut manger français » , ajoute t-elle.
Ils se sont élancés à 14 h pour le départ, courage dans les mollets et les revendications.