L214 et Stéphane Bern dénoncent un élevage intensif de poulets dans le Perche
L’association L214 annonce avoir déposé plainte contre un éleveur du Perche, près de Bellême, pour mauvais traitements aux animaux et des démarches administratives irrégulières.
Une exploitation de volailles du Perche, située à Eperrais, est pointée du doigt par l’association L214. Cette dernière, qui milite pour la défense des animaux utilisés comme ressources alimentaires, a décidé de mobiliser ses troupes contre «cet élevage intensif» qu’elle juge « hors-la-loi ». Elle a organisé une manifestation, mardi 28 mai, à 11 h, devant les grilles de la préfecture à Alençon.
Stéphane Bern, installé dans le Perche, a décidé de s’associer à L214 en participant à une vidéo où il dénonce « le pire de l’élevage intensif ».
De 30 000 à 58 000 places
Afin de pouvoir exploiter deux poulaillers (déjà construits) d’une capacité totale de 58000 poulets, Charles Fourmy, un jeune agriculteur installé à Eperrais (commune nouvelle de Belforêten-Perche), a déposé une «demande d’autorisation environnementale » auprès des services de la préfecture de l’Orne. Ces der
Charles Fourmy, jeune agriculteur de 27 ans installé à Eperrais, près de Bellême, est dans le viseur de l’association L214 (qui milite pour la défense des animaux utilisés comme ressources alimentaires). Cette dernière dit avoir déposé plainte contre lui, mercredi 22 mai, auprès du tribunal judiciaire d’Alençon et contre le groupe agroalimentaire LDC, fournisseur de l’éleveur.
La raison ? Pour mauvais traitements aux animaux et démarches administratives irrégulières.
Le jeune éleveur s’explique.
Deux poulaillers
Charles Fourmy a repris la ferme familiale, gérée par son père, en 2022. Située à Eperrais, commune nouvelle de Belforêten-Perche, cette dernière est principalement dédiée à la volaille. Depuis 2017, la ferme collabore avec le groupe LDC, leader européen de la volaille avec ses marques Le Gaulois, Loué, Maître Coq, Marie, Poule et Toque.
« On faisait principalement de la dinde et j’ai souhaité me tourner vers le poulet », explique Charles Fourmy. «Mes deux bâtiments peuvent recevoir 58000 poulets, mais à ce niers ont ouvert, du 18 mars au 17 avril, une enquête publique.
Le jeune exploitant a repris, en 2022, la ferme familiale. Il dispose aujourd’hui d’une capacité de 30 000 places de volailles. Mais il souhaite pratiquer l’alternance (poulets, dindes, pintades…) et a donc sollicité un agrément pour 58000 poulets. Une capacité qu’il peut, selon la réglementation, absorber avec ses deux poulaillers d’une superficie totale de 2 500 m².
Son projet consiste à pouvoir élever 27000 pintades ou 20 000 dindes ou 58 000 poulets. Mais l’éleveur a pour cela besoin de cette autorisation préfectorale.
Les maires des communes concernées par l’enquête publique, soit par l’affichage, soit par le plan d’épandage, ont eu à émettre un avis sur cette proposition. Le conseil municipal de Belforêt-en-Perche a émis, par exemple, un avis favorable.
Une action contre le groupe LDC
L’enquête publique est close jour je n’ai l’agrément que pour 30000 volailles, car les dindes prennent plus de place. »
D’où cette demande qui a été suivie d’une enquête publique, du 18 mars au 17 avril 2024.
Le commissaire-enquêteur doit rendre son rapport dans les jours à venir (il a un mois pour le faire) et le préfet aura ensuite trois mois pour donner son autorisation ou non.
assure Charles Fourmy, éleveur de volailles à Eperrais.
Un poulailler «bien ventilé »
Le jeune homme a conscience depuis le 17 avril. Le rapport du commissaire-enquêteur devrait être remis aux services de la préfecture dans les jours à venir. Le préfet de l’Orne, quant à lui, dispose de trois mois pour donner son autorisation ou la refuser.
L’association L214 a décidé de ne pas attendre ce délai et monte déjà au créneau.
Elle affirme que le jeune agriculteur a d’ores et déjà augmenté sa production «sans de pratiquer un élevage intensif «qui ne plaît pas à tout le monde », mais il assume ce choix. Principalement pour des raisons économiques. «Il faut de tout comme qualité. Du label et du standard. J’ai opté pour le standard et je ne le regrette pas. »
« il ne peut pas y avoir un seul modèle d’agriculture. J’ai été tenté par d’autres systèmes, mais ce n’est pas toujours rentable. Et le consommateur n’est pas toujours capable de payer le prix demandé. Il en faut pour toutes les bourses. »
Ses poulets sont envoyés à l’abattoir au bout de 35 jours. Selon l’association L214, il s’agit de poulets génétiquement sélectionnés, autorisation ». Mais surtout, elle dénonce les pratiques du groupe LDC (Lambert-Dodard-Chancereul) avec qui travaille l’éleveur.
« Des lanceurs d’alerte locaux nous ont informés sur ce projet », explique Léo Le Ster, chargé de campagnes agroalimentaires pour L214. « Nous avons décidé de déposer une plainte auprès du tribunal judiciaire d’Alençon. Cela fait des années que notre association demande au « des poulets de chair qui grossissent très vite, mais qui ne tiennent presque plus debout vers la fin, car le squelette ne suit pas ».
Interpellé sur le bien-être animal, le jeune exploitant assure y faire attention, « avec un poulailler bien ventilé l’été, chauffé en hiver. Et une lumière naturelle sur l’ensemble du bâtiment ». Un lieu qu’il n’a pas souhaité ouvrir à la presse. groupe LDC de cesser cette course à l’élevage intensif. On a fait des demandes raisonnables, mais il ne se passe rien. »
«qui a fait toutes les demandes nécessaires, rempli des dossiers complexes »,
« qui est fautif en proposant notamment des poulets ROSS 308 génétiquement modifiés
«Je fais le repaillage très régulièrement, je suis très vigilant sur la litière. On peut toujours améliorer les choses et j’y réfléchis. Mais tout a ses limites. »
L’éleveur confirme qu’avec un maximum de 58000 poulets, cela équivaut à 23 volailles au m2.
Pas d’antibiotique
pour grossir plus vite ».
Une pétition a été mise en ligne par L214, comme l’annonce Stéphane Bern dans la courte vidéo publiée par L214 le 22 mai. Celui qui habite désormais le Perche y dénonce un projet qui risque de
Perche ».
« Il faut de tout comme qualité »
De son côté, le jeune éleveur défend le modèle d’agriculture qu’il a choisi. Pour Charles Fourmy, âgé de 27 ans. « Il faut de tout comme qualité», défend-il. «Du label comme du standard. Car au final, c’est bien le consommateur qui choisit. »
Il assure respecter l’agrément en cours. « Aujourd’hui, je ne dépasse pas les 30000 volailles. J’ai toutes les autorisations pour utiliser les bâtiments et j’attends maintenant le retour de la préfecture pour passer à 58 000 têtes. » par le groupe LDC. Des propos réfutés par Charles Fourmy, « le poulet que j’élève est totalement sans antibiotique et il est nourri principalement avec du blé, des céréales et du maïs ».
Charles Fourmy se dit surpris par ces accusations et assure n’avoir jamais été interpellé par des riverains sur son modèle d’élevage intensif.