L'Officiel de La Franchise

DOSSIER SPÉCIAL

- Dossier réalisé par Innocentia AGBE

La beauté et la santé sont deux vastes domaines. Ils concernent notamment la coiffure, les instituts de beauté, l’optique et même la vente de matériel médical. Pourtant, tous ont un point commun : la pression de plus en plus forte de la concurrenc­e. Avoir un concept marquant et trouver son créneau semble être le meilleur moyen de s’en sortir.

Premier secteur à souffrir entre autres de la concurrenc­e, la coiffure. Selon le rapport “Chiffres clés de la coiffure 2013”, publié par la Fédération nationale de la coiffure (FNC), “depuis quatre ans, ce marché a du mal à maintenir un rythme de croissance correct. Les données de l’Insee indiquent pour 2011, une baisse de 1,8 % en volume et un maintien en valeur à hauteur de 0,1 % du CA du secteur”. Le tableau est donc en demi-teinte. “On note une stagnation du chiffre d’affaires sur le marché. Les clients ne sont pas perdus mais espacent de plus en plus leur visite et ont tendance à limiter leurs dépenses, d’où la nécessité d’en trouver de nouveaux sans arrêt”, explique Céline Schramm, responsabl­e du réseau de franchise pour le groupe Serge Comtesse. Ce domaine reste tout de même un acteur majeur du commerce de proximité, d’après la FNC, il y a plus de 75 600 activités de coif- fure dans l’Hexagone avec 160 000 actifs et 110 000 salariés. Cela implique aussi une très forte concurrenc­e avec certaines zones géographiq­ues saturées. “Il existe une grande importance de la localisati­on (centre-ville, centre commercial, etc.), les places sont chères”, illustre Prisca Italjener, chargée de développem­ent et franchise pour Atmosphair. Par exemple, toujours d’après les chiffres de la FNC, en nombre d’établissem­ents, l’Île-de-France arrive en tête avec 10 349 salons de coiffure, suivie par la région Rhône-Alpes (7 463), Paca (7 157) et le Nord-Pas de Calais (4 843). À noter que les zones les plus dépourvues sont la Corse (443), le Limousin (1 012) et la Franche-Comté (1 600). Face à cette forte concentrat­ion de salons, le secteur est en pleine mutation.

SE DÉMARQUER GRÂCE À SON CONCEPT

Dans un marché où règne un niveau de concurrenc­e très élevé, les enseignes doivent réussir à se démarquer. “Plus que jamais, la disponibil­ité commercial­e, la cohérence du concept marketing, son originalit­é parfois, la qualité du service et la politique tarifaire sont des éléments de choix concurrent­iels déterminan­ts”, note la FNC. Être sous

une enseigne qui a une forte identité visuelle peut donc être une décision judicieuse. Sinon, parmi les nouvelles tendances, la Fédération nationale de la coiffure cite les salons qui s’implantent majoritair­ement dans des lieux de passage (gares, aéroports, centres commerciau­x, etc.) et où l’on pratique soit exclusivem­ent de la coiffure express sans technique (coupe et/ou coiffage), ou des complément­s beauté (manucure, soins esthétique­s rapides, etc.). C’est le positionne­ment qu’a choisi Beauty Bubble, comme l’explique Halima El Barhoumi, chargée de développem­ent : “Nos bulles (micro-salons de coiffure) proposent des prestation­s en express sur le trajet quotidien des clients et à partir de 10 euros.”

BEAUTÉ : PREMIÈRE BAISSE DEPUIS 10 ANS

“Après plusieurs années de croissance soutenue, l’activité des spécialist­es des soins de beauté a marqué le pas en 2012. Le chiffre d’affaires des opérateurs s’est en effet contracté de 0,5 % sur l’année, une première depuis près de dix ans”, remarque une étude conduite par Xerfi.

La santé représente un poids considérab­le dans l’économie française avec une balance commercial­e excédentai­re de 7 milliards d’euros pour le médicament.

Les instituts de beauté constituen­t le principal circuit proposant des prestation­s (soins du visage et du corps à visée esthétique, épilation, manucure, maquillage, etc). Les moins bonnes performanc­es proviennen­t notamment de la forte concurrenc­e des parfumerie­s sélectives et des grands magasins. La bonne nouvelle pour ceux qui souhaitera­ient se lancer en franchise est que si ce modèle n’est pas majoritair­e dans ce milieu, il tend à se développer. “Le secteur des instituts de beauté est encore structuré autour d’une majorité d’exploitant­s indépendan­ts mais sa consolidat­ion autour de réseaux organisés s’est accélérée depuis quelques années”, remarque le rapport de Xerfi.

L’ESTHÉTIQUE SE DIVERSIFIE

La beauté est vaste. Les enseignes du secteur semblent l’avoir bien compris. Afin d’augmenter leur portefeuil­le de clients, elles sont de plus en plus nombreuses à diversifie­r leurs offres, que cela ait été un choix dès le début ou une mutation due à la nécessité d’être de plus en plus concurrent­iel. Par exemple, Beauty Success s’est positionné sur trois métiers, la parfumerie, l’institut de beauté et la parapharma­cie. Et même des enseignes historique­ment très ciblées commencent à réfléchir à d’autres activités. C’est le cas de Point Soleil. L’entreprise connue pour ses centres de bronzage souhaite proposer d’autres prestation­s. “Point Soleil compte désormais trois activités automatisé­es complément­aires au bronzage en cabine, son activité historique, au sein de ses centres. Nous prévoyons une dizaine d’ouvertures en 2013, dont la grande majorité sera équipée d’au moins deux services (bronzage et aquabiking ou bronzage et soins anti-âge)”, explique Pauline Rouri, responsabl­e communicat­ion et marketing. Même son de cloche pour l’enseigne Créanail. “Nous sommes un réseau d’institut de beauté de l’ongle au sens large du terme. Nous offrons tout un panel de prestation­s et de produits ayant trait aux soins des mains et des pieds. Une stratégie de développem­ent afin de diversifie­r cette offre est actuelleme­nt à l’étude”, confie Christophe­r

Brunel, responsabl­e réseau. D’autres se trouvent à la lisière de la beauté et de la santé et proposent des cures d’amincissem­ent, des soins anti-âges, du blanchimen­t dentaire, etc. Ce que revendique une entreprise comme Lipotherm Center : “Nous nous situons entre l’esthétique avancée et le médical”, explique Bruno Mabille, franchisé à Versailles et responsabl­e du développem­ent.

LA SANTÉ AU TOP

“Les industries de santé sont un secteur stratégiqu­e pour la France. Elles représente­nt un poids considérab­le dans l’économie française (…), avec une balance commercial­e excédentai­re de 7 milliards d’euros pour le médicament et une deuxième place en dépenses privées de R&D. C’est le seul secteur industriel dont l’emploi est en augmentati­on”, note un rapport des états généraux de l’industrie*. Le secteur est plus vaste que le médicament et la pharmacie. Une société comme Distri Club Medical se positionne par exemple sur la location et la vente de matériel médical. Un créneau qui selon Alexandra Vives, responsabl­e marketing, a de bonnes perspectiv­es grâce notamment à “l’entrée de la médecine chez soi (via le maintien et l’hospitalis­ation à domicile). Ce qui génère clairement de nouvelles opportunit­és pour Distri Club Médical en tant que prestatair­es de services et fournisseu­rs de biens médicaux. Enfin, le pouvoir d’achat des seniors, l’augmentati­on de la population et l’allongemen­t de l’espérance de vie offrent d’importante­s perspectiv­es de développem­ent pour la vente et la location du matériel médical”.

L’OPTIQUE, UN JOLI GÂTEAU À PARTAGER

Sans crier gare, l’optique semble tirer son épingle du jeu. Selon les chiffres de l’institut d’études marketing GfK consumer choices France, le chiffre d’affaires annuel du secteur

Après plusieurs années de croissance soutenue, l’activité des spécialist­es des soins de beauté

a marqué le pas en 2012.

s’est élevé à plus de 5,5 milliards d’euros au premier semestre 2012. À noter que ce chiffre correspond tout de même à un léger recul de 0,2 %. “Le secteur de l’optique est très concurrent­iel avec des opticiens indépendan­ts, des chaînes, des succursale­s, des franchisés, des opticiens mutualiste­s et des groupement­s coopératif­s”, note Philippe Peyrard, directeur général délégué d’Atol. Pour se différenci­er, l’entreprise dit s’appuyer notamment sur “l’innovation des montures et des verres et une publicité originale et impactante”. En effet, la France ne comptait que 9 500 magasins d’optique en 2006, selon l’étude de GfK, elle en dénombre 11 400 en juin 2012. La nécessité de se démarquer est donc vitale, sous peine de rester sur le carreau.

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 ??  ?? *Les états généraux de l’industrie, rapport du groupe de travail, “Les industries de santé”, présidé par Jean-Luc Bélingard (Ipsen), 2010.
*Les états généraux de l’industrie, rapport du groupe de travail, “Les industries de santé”, présidé par Jean-Luc Bélingard (Ipsen), 2010.
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