La lutte armée est-elle de retour ?
M ais qui a donc organisé l’explosion de six résidences secondaires sur le littoral corse dans la nuit du 9 au 10 mars ? Officiellement, la lutte armée appartient au passé. Le FLNC-Union des combattants a déposé les armes en 2014, suivi, en 2016, par la trêve illimitée du FLNC du 22-Octobre. Avec la victoire des nationalistes à la tête de la collectivité unique de l’île fin 2015, le combat des « natios » s’était reporté sur la scène politique. Depuis la démilitarisation « des » FLNC, les autorités et services de renseignements craignaient le retour de la violence, mais sous forme de guérilla urbaine. En l’absence de revendications et de tags sur les murs des maisons éventrées, les autorités s’interrogent. Un nouveau mouvement a-t-il vu le jour? Le message pourrait être adressé à Emmanuel Macron, qui a prévu de se rendre sur l’île le 19 mars dans le cadre du grand débat, mais qui refuse toute négociation avec les élus nationalistes. « A part deux maisons qui appartiennent à des familles corses, les autres lieux qui ont explosé sont des résidences secondaires parfois en construction, souligne une source proche de l’enquête. C’est donc clairement la “colonisation de peuplement”, dénoncée par les mouvements nationalistes, qui est visée. » Pour l’instant, l’enquête a été confiée aux gendarmes de l’île sous l’autorité des parquets d’Ajaccio et de Bastia. L’antiterrorisme n’a pas été saisi.