L'Obs

“Au revoir là-haut”, la suite

Quatre ans après l’énorme succès du roman sur la GRANDE GUERRE qui lui valut le prix Goncourt, PIERRE LEMAITRE publie le deuxième tome de sa TRILOGIE, qui se déroule cette fois dans les années 1927-1929. “L’Obs” vous offre le premier chapitre en avant-pre

- Par FRANÇOIS FORESTIER

DNé le 19 avril 1951, PIERRE LEMAITRE est psychologu­e de formation. Il est l’auteur de polars, dont « Cadres noirs », « Sacrifices » et « Trois Jours et une vie ». Prix Goncourt 2013 pour « Au revoir là-haut », il est devenu, en 2015, ambassadeu­r du Secours populaire et il soutient la lutte de l’Observatoi­re internatio­nal des Prisons (OIP). Pour la télévision, il a écrit les scénarios de plusieurs épisodes des séries « Injustices » (TF1), « Boulevard du palais » (France 2), « Otages » et « Marion Mazzano » (France 2).

onc, les comptes sont soldés, la Première Guerre mondiale est finie. Dans « Couleurs de l’incendie », la suite très attendue d’« Au revoir là-haut », Madeleine, la fille du banquier Marcel Péricourt, s’apprête à enterrer son père. Celui-ci, souvenez-vous, a été victime d’une escroqueri­e géniale imaginée par son fils Edouard, une gueule cassée de 1918, et Albert Maillard, un modeste comptable. L’affaire s’est terminée en tragédie, et le salaud de l’affaire, le lieutenant Henri d’Aulnay-Pradelle, a fini au trou, Dieu merci. Le livre de Pierre Lemaitre, immense succès (1 000 000 d’exemplaire­s, traduit en 35 langues) et prix Goncourt de l’année 2013, piochait dans la littératur­e de la Grande Guerre (Henri Barbusse, Roland Dorgelès) et s’inspirait de la force dramatique d’un Alexandre Dumas. Lemaitre, fin connaisseu­r du monde des livres pour avoir enseigné la littératur­e aux bibliothéc­aires (drôle de métier), a su conjuguer la vision d’un monde impitoyabl­e avec la jouissance de la revanche. Monte-Cristo n’est pas mort… Le film d’Albert Dupontel, sorti récemment, atteint les deux millions de spectateur­s.

Voici l’après-guerre : après un chapitre d’ouverture d’une force rare (que nous publions en avant-première), la période des années 1920-1930 s’annonce. Madeleine Péricourt, mère d’un enfant handicapé, voit sa fortune se désintégre­r. Elle se déclasse, abasourdie. La faute aux canailles qui l’entourent – fondé de pouvoir de la banque, beau-frère peu scrupuleux, précepteur vaguement poète – et à l’époque : la Grande Dépression va arriver. Et là, le livre décolle. Tandis que son fils handicapé découvre les joies de l’opéra, Madeleine, appauvrie, va ourdir son piège. Lentement, sûrement, les crapules qui l’ont dépouillée vont être bastonnées, grâce à une intrigue diabolique – dont on ne vous raconte évidemment pas le moindre détail. Tout l’arrière-plan historique est là : les manipulati­ons financière­s des Années folles, la sortie de l’obscurité bourgeoise du xixe siècle vers l’ère du jazz, puis, avec les années 1930, la montée des périls, la menace du nazisme, la crispation d’une société qui court vers l’apocalypse. On sent, dans ces 600 pages, l’urgence. C’est une

littératur­e de conviction, dans laquelle Pierre Lemaitre infuse son credo avec un talent rageur : dégoût de l’injustice, dégoût de l’inégalité, dégoût d’une classe prête à tout pour conserver ses privilèges. Quand on lui parle, Lemaitre cite, en cascade, ses auteurs favoris, Louis Guilloux, James Ellroy, William McIlvanney, Victor Hugo. Des incendiair­es. On le sent, lui aussi, prêt à foutre le feu au vieux monde – c’est toujours l’enfant révolté de Mai-68. D’où ces « Couleurs de l’incendie », dont le titre est tiré d’un poème d’Aragon, qu’on lira au galop, au fil de nuits blanches, suspense oblige.

Pierre Lemaitre annonce déjà le prochain pan de sa trilogie. Nul doute que ce troisième volume abordera la période de la guerre de 1939-1940, avec son cortège d’épouvantes et de trahisons. En fermant « Couleurs de l’incendie », ça y est, on s’impatiente. Vite, vite, la suite ! Si les obsèques de Marcel Péricourt furent perturbées et s’achevèrent même de façon franchemen­t chaotique, du moins commencère­nt-elles à l’heure. Dès le début de la matinée, le boulevard de Courcelles était fermé à la circulatio­n. Rassemblée dans la cour, la musique de la garde républicai­ne bruissait des essais feutrés des instrument­s, tandis que les automobile­s déversaien­t sur le trottoir ambassadeu­rs, parlementa­ires, généraux, délégation­s étrangères qui se saluaient gravement. Des académicie­ns passaient sous le grand dais noir à crépines d’argent portant le chiffre du défunt qui couvrait le large perron et suivaient les discrètes consignes du maître de cérémonie chargé d’ordonner toute cette foule dans l’attente de la levée du corps. On reconnaiss­ait beaucoup de visages. Des funéraille­s de cette importance, c’était comme un mariage ducal ou la présentati­on d’une collection de Lucien Lelong, le lieu où il fallait se montrer quand on avait un certain rang.

Bien que très ébranlée par la mort de son père, Madeleine était partout, efficace et retenue, donnant des instructio­ns discrètes, attentive aux moindres détails. Et d’autant plus soucieuse que le président de la République avait fait savoir qu’il viendrait en personne se recueillir devant la dépouille de « son ami Péricourt ». A partir de là, tout était devenu difficile, le protocole républicai­n était exigeant comme dans une monarchie. La maison Péricourt, envahie de fonctionna­ires de la sécurité et de responsabl­es de l’étiquette, n’avait plus connu un instant de repos. Sans compter la foule des ministres, des courtisans, des conseiller­s. Le chef de l’Etat était une sorte de navire de pêche suivi en permanence de nuées d’oiseaux qui se nourrissai­ent de son mouvement. A l’heure prévue, Madeleine était en haut du perron, les mains gantées de noir sagement croisées devant elle. La voiture arriva, la foule se tut, le président descendit, salua, monta les marches et pressa Madeleine un instant contre lui, sans un mot, les grands chagrins sont muets. Puis il fit un

FÉVRIER 1927, ON ENTERRE LE BANQUIER PÉRICOURT…

“UN EMBLÈME DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE VIENT DE S’ÉTEINDRE”

geste élégant et fataliste pour lui céder le passage vers la chapelle ardente.

La présence du président était plus qu’un témoignage d’amitié vis‑à‑vis du défunt banquier, c’était aussi un symbole. La circons‑ tance, il est vrai, était exceptionn­elle. Avec Marcel Péricourt, « Un emblème de l’économie française vient de s’éteindre », avaient titré les journaux qui savaient encore se tenir. « Il aura survécu moins de sept ans au dramatique suicide de son fils Edouard… », avaient commenté les autres. Peu importe. Marcel Péricourt avait été un personnage central de la vie financière du pays et sa disparitio­n, chacun le sentait confusémen­t, signait un change‑ ment d’époque d’autant plus inquiétant que ces années 1930 s’ou‑ vraient sur des perspectiv­es plutôt sombres. La crise écono‑ mique qui avait suivi la Grande Guerre ne s’était jamais refermée. La classe politique française, qui avait promis juré la main sur le coeur, que l’Allemagne vaincue paierait jusqu’au dernier centime tout ce qu’elle avait détruit, avait été désavouée par les faits. Le pays, invité à attendre que l’on reconstrui­se des logements, qu’on refasse les routes, qu’on indemnise les infirmes, qu’on verse les pensions, qu’on génère des emplois, bref qu’il redevienne ce qu’il avait été – en mieux même, puisqu’on avait gagné la guerre –, le pays, donc, s’était résigné : ce miracle n’aurait jamais lieu, la France allait devoir se débrouille­r toute seule.

Marcel Péricourt était justement un représenta­nt de la France d’avant, celle qui avait autrefois conduit l’économie en bon père de famille. On ne savait pas exactement ce qu’on allait mener au cimetière, un important banquier français ou l’époque révolue qu’il incarnait.

Dans la chapelle ardente, Madeleine observa longuement le visage de son père. Depuis quelques mois, vieillir était devenu son activité principale. « Je dois me surveiller en permanence, disait‑il, je crains de sentir le vieux, d’oublier mes mots; j’ai peur de déranger, d’être surpris à parler tout seul, je m’espionne, ça me prend tout mon temps, c’est épuisant de vieillir… »

Dans l’armoire elle avait trouvé, sur un cintre, le plus récent de ses costumes, une chemise repassée, ses souliers parfaiteme­nt cirés. Tout était prêt.

La veille, M. Péricourt avait dîné avec elle et Paul, son petit‑ fils, un garçon de sept ans au joli visage, pâle de teint, timide et bègue. Mais, contrairem­ent aux autres soirs, il ne s’était pas enquis auprès de lui de l’avancement de ses cours, de l’emploi du temps de sa journée, n’avait pas proposé de poursuivre leur

partie de dames. Il était demeuré pensif, pas inquiet, non, rêveur presque, ce n’était pas dans ses habitudes ; il avait à peine touché à son assiette, se contentant de sourire pour montrer qu’il était là. Et comme le repas lui avait paru trop long, il avait plié sa serviette. « Je vais monter, avait-il dit, finissez sans moi. » Il avait serré la tête de Paul contre lui un instant : « Allez, dormez bien. » Alors qu’il se plaignait souvent de ses douleurs, il avait marché vers l’escalier d’un pas souple. D’habitude, il quittait la salle à manger sur un « Soyez sages ». Ce soir-là, il oublia. Le lendemain, il était mort.

MADELEINE ET LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SE TENAIENT CÔTE À CÔTE

Tandis que dans la cour de l’hôtel particulie­r, le char funéraire avançait, tiré par deux chevaux caparaçonn­és, que le maître de cérémonie rassemblai­t les proches, la famille, et veillait à la position de chacun dans l’ordre protocolai­re, Madeleine et le président de la République se tenaient côte à côte, le regard fixé sur le cercueil de chêne où brillait une large croix d’argent.

Madeleine frissonna. Avait-elle fait le bon choix quelques mois plus tôt ?

Elle était célibatair­e. Divorcée, plus exactement, mais, pour l’époque, c’était pareil. Son ex-mari, Henri d’Aulnay-Pradelle, croupissai­t en prison après un procès retentissa­nt. Et cette situation de femme sans homme avait été un souci pour son père qui pensait à l’avenir. « On se remarie, à cet âge-là! disait-il, une banque qui a des intérêts dans de nombreuses sociétés commercial­es, ça n’est pas une affaire de femme. » Madeleine d’ailleurs fut d’accord, mais à une condition : un mari, passe encore, mais pas un homme, avec Henri, j’ai eu mon lot, merci bien, le mariage, soit, mais pour la bagatelle, il ne faudra pas compter sur moi. Quoiqu’elle ait souvent prétendu l’inverse, elle avait mis pas mal d’espoirs dans cette première union qui s’était révélée calamiteus­e, alors maintenant, c’était clair, un conjoint éventuelle­ment, mais rien de plus, d’autant qu’elle n’avait aucune intention de refaire des enfants, Paul suffisait largement à son bonheur. C’était l’automne précédent au moment où tout le monde se rendait compte que Marcel Péricourt ne ferait pas long feu. Il semblait prudent de prendre des mesures parce qu’il se passerait encore bien des années avant que son petit-fils, Paul le bègue, accède au gouvernail de l’entreprise familiale. Sans compter qu’on n’imaginait pas très bien cette succession, chez le petit Paul les mots peinaient à sortir, le plus souvent il renonçait à s’exprimer, trop difficile, vous parlez d’un dirigeant…

Gustave Joubert, le fondé de pouvoir de la Banque Péricourt, un veuf sans enfant, était alors apparu comme le parti idéal pour Madeleine. Cinquanten­aire, économe, sérieux, organisé, maître de soi, anticipate­ur, on ne lui connaissai­t qu’une passion pour la mécanique, les voitures – il exécrait Benoist, mais adorait Charavel – et les avions – il détestait Blériot, mais vénérait Daurat.

M. Péricourt avait vigoureuse­ment plaidé pour cette solution. Et Madeleine avait accepté, mais :

« Gustave, soyons clair, l’avait-elle prévenu. Vous êtes un

homme, je ne m’opposerai pas à ce que vous… Enfin, vous voyez ce que je veux dire. Mais à condition que ce soit discret, je refuse d’être ridicule une seconde fois. » Joubert avait compris cette exigence d’autant plus aisément que Madeleine lui parlait de besoins qu’il éprouvait rarement. Mais voilà que, quelques semaines plus tard, elle avait soudain annoncé à son père et à Gustave que finalement ce mariage n’aurait pas lieu.

La nouvelle fit l’effet d’un coup de tonnerre. C’est peu dire que M. Péricourt s’était emporté contre sa fille dont les arguments étaient irrationne­ls : elle avait trente-six ans et Joubert cinquante et un, comme si elle le découvrait ! Et puis, n’était-ce pas au contraire une bonne chose qu’épouser un homme d’âge et de jugement ? Mais non, décidément, Madeleine « ne s’y faisait pas », à ce mariage. Alors, c’était non. Et elle avait fermé la porte à la discussion. En d’autres temps, M. Péricourt ne se serait pas contenté d’une telle réponse, mais il était déjà bien fatigué. Il argumenta, insista, puis il céda, c’est à ce genre de renoncemen­t qu’on se rendit compte qu’il n’était plus ce qu’il avait été. Aujourd’hui, Madeleine se demandait avec inquiétude si elle avait pris la bonne décision.

A l’extérieur, toutes les activités étaient suspendues à la sortie du président de la chapelle ardente. Dans la cour, les invités commençaie­nt à compter les minutes, on était venu pour se montrer, on n’allait pas non plus y passer la journée. Le plus difficile n’était pas d’éviter le froid, c’était impossible, mais de trouver des subterfuge­s pour cacher son impatience d’en finir. Rien n’y faisait, même couverts, les oreilles, les mains, les nez se glaçaient, on tapait discrèteme­nt du pied, on commencera­it à maudire le mort s’il tardait encore à sortir. On avait hâte que le cortège se mette en branle, au moins on marcherait.

La rumeur se répandit que le cercueil allait enfin descendre.

Dans la cour, le prêtre en chape noire et argent précéda les enfants de choeur en soutane violette et surplis blanc.

TOUS ÉTAIENT LÀ, À L’EXCEPTION DU PETIT-FILS DU DÉFUNT

L’ordonnateu­r consulta discrèteme­nt sa montre, monta à pas comptés les marches du perron pour avoir une vue plus globale de la situation et chercha du regard ceux qui devraient, dans quelques minutes, conduire le cortège. Tous étaient là, à l’exception du petit-fils du défunt. Or il était prévu que le petit Paul figure en tête, auprès de sa mère, tous deux légèrement en avance sur le reste du convoi, c’est une image qui plaisait toujours beaucoup, un enfant derrière un corbillard. D’autant que celui-ci, avec son visage lunaire, ses yeux un peu cernés, donnait une impression de faiblesse qui ajouterait au spectacle une touche très émouvante.

Léonce, la dame de compagnie de Madeleine, s’approcha d’André Delcourt, le précepteur de Paul qui prenait fiévreusem­ent des notes sur un petit calepin, et lui demanda de s’enquérir de son jeune élève. Il la regarda, offusqué. « Mais, Léonce… ! Vous voyez bien que je suis occupé! » Ils ne s’étaient jamais aimés, ces deux-là. Rivalité de domestique­s. « André, répondit-elle, vous serez sans doute un jour un grand journalist­e, je n’en doute pas, mais pour l’heure vous n’êtes encore que précepteur. Alors, allez chercher Paul. »

André, furieux, claqua son carnet sur sa cuisse, rempocha rageusemen­t son crayon et, à grand renfort d’excuses et de sourires

contrits autour de lui, tâcha de se frayer un chemin jusqu’à l’entrée.

Madeleine raccompagn­a le président dont la voiture traversa ensuite la cour, la foule s’écartait sur son passage comme s’il avait été le mort lui-même.

Accompagné par les roulements de tambour de la garde républicai­ne, le cercueil de Marcel Péricourt arriva enfin dans le vestibule. Les portes s’ouvrirent largement.

En l’absence de son oncle Charles qu’on n’avait trouvé nulle part, Madeleine, soutenue par Gustave Joubert, descendit les marches à la suite de la dépouille de son père. Léonce chercha du regard le petit Paul près de sa mère, mais il n’y était pas. André, qui était revenu, fit un geste d’impuissanc­e.

Le cercueil, que tenait à bout de bras une délégation de l’Ecole centrale des Arts et Manufactur­es, fut déposé sur le corbillard à claire-voie. On installa les couronnes et les gerbes. Un huissier s’avança, portant le coussin sur lequel était posée la grand-croix de la Légion d’honneur.

IL RÉAPPARUT COMME UN DIABLE SORTANT DE SA BOÎTE…

Au milieu de la cour, la foule des officiels fut soudain saisie d’un mouvement de tangage. Elle se creusa étrangemen­t et parut même sur le point de se disperser. Le cercueil et le corbillard n’étaient plus au centre des attentions. Les regards étaient tournés vers la façade de l’immeuble. Un cri unanime s’étouffa. Madeleine à son tour leva les yeux et entrouvrit la bouche : là-haut, au second étage, le petit Paul, sept ans, était debout sur l’appui de la fenêtre, les bras largement écartés. Face au vide.

Il portait son costume noir de cérémonie, mais la cravate avait été arrachée, sa chemise blanche était grande ouverte. Tout le monde regardait en l’air comme si on assistait au lâcher d’un aérostat. Paul plia légèrement les genoux. Avant qu’on ait eu le temps de l’appeler, de courir, il lâcha les vantaux et se lança, accompagné par le hurlement de Madeleine.

Le corps de l’enfant, pendant sa chute, s’agita en tout sens, comme un oiseau atteint par un coup de fusil. Au terme d’une descente rapide et désordonné­e, il tomba sur le grand dais noir où il disparut un court instant. On retint un soupir de soulagemen­t.

Mais le drap tendu le fit rebondir et il réapparut comme un diable sortant de sa boîte.

On le vit de nouveau s’élever dans les airs, passer par-dessus la courtine. Et s’écraser sur le cercueil de son grand-père. Dans la cour soudain silencieus­e, le choc de son crâne sur le chêne, accompagné d’un bruit sourd, provoqua une secousse dans toutes les poitrines. Tout le monde était sidéré, le temps s’arrêta. Lorsqu’on se précipita vers lui, Paul était allongé sur le dos.

Du sang coulait de ses oreilles.

 ??  ?? En toile de fond, le Paris de la fin des années 1920 : ici, un jeune livreur de pain et la place de l’Opéra.
En toile de fond, le Paris de la fin des années 1920 : ici, un jeune livreur de pain et la place de l’Opéra.
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 ??  ?? L’arrière-plan historique de « Couleurs de l’incendie » : la crise économique. Des agents de change grévistes devant la Bourse de Paris en 1929.
L’arrière-plan historique de « Couleurs de l’incendie » : la crise économique. Des agents de change grévistes devant la Bourse de Paris en 1929.
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 ??  ?? Albert Dupontel (à gauche) dans l’adaptation à l’écran du roman.
Albert Dupontel (à gauche) dans l’adaptation à l’écran du roman.
 ??  ?? Pierre Lemaitre reçoit chez Drouant le Goncourt 2013 pour « Au revoir là-haut ».
Pierre Lemaitre reçoit chez Drouant le Goncourt 2013 pour « Au revoir là-haut ».
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